Nancy Coyle (années 1840)
23. Tourner à droite au coin de NONIA et de la rue George et gravir l'escalier pour revenir sur la rue Duckworth. Regarder de l'autre côté de la rue et vers le haut de Bates Hill jusqu'à l'intersection de Queen's Road. Sur la gauche, on peut voir Carter's Hill, où se trouvait autrefois l'établissement de Nancy Coyle.
Durant une large part du 19e siècle, il n'y avait pas de morgue à St. John's. Au cours des années 1840, le gouvernement a rémunéré Nancy pour préparer à l'inhumation, avec respect et compétence, les corps de défunts non identifiés. Elle vivait à l'époque à Carter's Meadow, sur Playhouse Hill, ce qui correspond aujourd'hui au coin de Carter's Hill et de Queen's Road, vis-à-vis de Bates Hill.

À cette époque où « le verre de rhum coûtait un sou et les quais étaient couverts de graisse de phoque et d'huile de morue », le havre était encombré de navires étrangers et il n'était pas rare d'y repêcher des noyés non identifiés. Habituellement, le coroner examinait le cadavre et l'envoyait à Nancy Coyle.
On raconte que Nancy était d'une grande compétence, et qu'elle « avait rendu bon nombre de cadavres la vie ». Ainsi, un marin hollandais aurait soudain repris conscience alors qu'on était à clouer le couvercle de son cercueil. Après un ou deux verres de rhum, il serait ressorti sur ses deux jambes.
La résidence de Nancy a aussi servi de refuge aux commis qui logeaient au-dessus des magasins et qui avaient manqué le couvre-feu : une lampe allumée à sa fenêtre leur indiquait qu'ils pouvaient trouver abri dans sa maison pour la nuit.
