Les moyens de communication et de transport après 1949

Les progrès réalisés dans le domaine des technologies des communications et des transports au cours de la seconde moitié du 20e siècle ont transformé de façon significative les relations des habitants de Terre-Neuve et du Labrador avec le reste du monde. Les routes et les voies publiques ont remplacé la mer et le chemin de fer comme principales voies de communication tandis que le transport aérien a permis aux gens de se rendre dans des lieux éloignés plus rapidement que jamais.

Le poste de travail du site Web du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador, 2008
Le poste de travail du site Web du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador, 2008
L'émergence du réseau Internet dans les années 1990 a révolutionné les façons de faire des individus, des gouvernements et des entreprises.
Photographie de Jenny Higgins. Avec la permission de Jenny Higgins. © 2008.

À la même époque, le téléphone a facilité les communications interurbaines tandis que la télévision et la radio ont permis au public d'avoir accès presque instantanément aux nouvelles locales et internationales. Aujourd'hui, les téléphones intelligents, les tablettes, les ordinateurs et autres appareils du même genre relient les gens de la province au reste du monde plus efficacement que jamais auparavant.

Le transport terrestre

Après la Confédération, les gouvernements provincial et fédéral ont élaboré un ensemble de projets de construction de routes afin que les collectivités de la province puissent créer plus de liens entre elles et avec le reste du Canada. Le projet de construction de la route Transcanadienne, qui prévoyait desservir l'ensemble de l'île en plus de la relier à la Nouvelle-Écosse par traversier, figurait parmi les projets les plus importants. Les travaux effectués sur le tronçon de route de l'île ont pris fin en 1965 et ont coûté 92 millions de dollars au gouvernement fédéral et 28 millions au gouvernement provincial. Connu sous le nom de route 1, cette voie publique transinsulaire de 903 km se déploie vers le nord-est entre Port aux Basques et Corner Brook avant de se diriger vers l'est jusqu'à Gander et au sud-est jusqu'à St. John's.

La route Transcanadienne, 2008
La route Transcanadienne, 2008
En 1949, l'année de son adhésion à la Confédération canadienne, il n'y avait que 195 km de voix pavées dans la nouvelle province de Terre-Neuve et du Labrador. Depuis 1965, la route Transcanadienne court à travers l'île et, de plus, la province a construit des milliers de kilomètres de routes secondaires.
Photographie de Jenny Higgins. Avec la permission de Jenny Higgins. © 2008.

Cette route était une voie de communication plus rapide et plus pratique que le chemin de fer, lequel a connu un déclin après les années 1960. Le train a effectué son dernier parcours en 1988. Pour compenser, le Canadien National a créé en 1968 un service d'autobus Roadcruiser permettant de traverser l'île en 10 heures.

De plus, les gouvernements provincial et fédéral se sont impliqués dans divers autres projets de construction de routes dans le but de relier les régions éloignées de l'île à la route Transcanadienne et aux grands centres. Dans les années 1950, des travailleurs ont construit une grande route dans la péninsule Great Northern, entre St. Anthony et Deer Lake. Par la suite, d'autres routes ont été ajoutées dans la péninsule de Burin, dans la région de la baie d'Espoir et ailleurs. Ce nouveau réseau routier a permis aux habitants des régions rurales d'avoir accès plus facilement aux hôpitaux, aux écoles, aux magasins et aux autres services offerts dans les grands centres.

Le Labrador a toutefois peu bénéficié des projets gouvernementaux de construction de routes jusqu'à l'ouverture du premier tronçon de la route Transcanadienne – de Labrador City à Happy Valley-Goose Bay – en 1992. Les gouvernements provincial et fédéral assument conjointement les coûts et, avec les travaux qui s'achèveront prochainement, la route s'étendra de Labrador City à Cartwright avant de tourner vers le sud à Red Bay.

Les services aériens et maritimes

Les traversiers et les avions sont d'autres moyens de transport importants pour les gens de la province. Le transport aérien a pris de l'importance à Terre-Neuve et au Labrador au cours de la Deuxième Guerre mondiale alors que les forces armées canadiennes et américaines ont élargi les aéroports à Gander et à Botwood en plus d'en construire de nouveaux à Torbay, Goose Bay, Argentia et Stephenville. En 1942, Trans-Canada Airlines (aujourd'hui Air Canada) a commencé à offrir des vols nationaux et internationaux quotidiens vers Torbay, Stephenville et Gander. Après l'entrée de Terre-Neuve et du Labrador dans la Confédération, le gouvernement Smallwood a subventionné les compagnies aériennes commerciales locales afin qu'elles fournissent des services aériens à l'intérieur de la province. Parmi les compagnies les plus importantes, mentionnons Eastern Provincial Airways, qui offrait des vols réguliers entre le Labrador et l'île de 1949 à 1987.

Depuis lors, diverses compagnies aériennes, telles que Provincial Airlines et Air Borealis, ont offert un service régional dans la province. D'autres compagnies aériennes, telles qu'Air Canada, West Jet et Porter offrent des vols réguliers en partance et à destination de la province.

L'aéroport international de St. John's, 2008
L'aéroport international de St. John's, 2008
Plusieurs compagnies aériennes offrent des vols réguliers entre la province et la partie continentale du Canada.
Photographie de Jenny Higgins. Avec la permission de Jenny Higgins. © 2008.

Malgré la popularité croissante des véhicules motorisés et du transport aérien après l'entrée dans la Confédération, la mer est demeurée une importante voie de communication pour les gens de Terre-Neuve et du Labrador. En vertu des Conditions de l'union de Terre-Neuve et du Canada, c'est le Canadien National (CN) qui contrôlait le service provincial de bateaux côtiers et de traversiers dans le golfe entre Port aux Basques et North Sydney, en Nouvelle-Écosse. Même si le service de bateaux côtiers de l'île a connu un déclin dans les années 1960 (après l'ouverture de la route Transcanadienne), le service de traversier a gagné en popularité dans le golfe et une voie de circulation supplémentaire a été ouverte en 1967 entre Argentia et North Sydney. Aujourd'hui, la société d'État Marine Atlantique exploite un service quotidien de traversier dans le golfe tandis que la société Labrador Marine Inc., une filiale de l'entreprise Woodward Group of Companies basée au Labrador, assure le transport des passagers et des marchandises le long de la côte du Labrador.

Les communications

Au cours de la seconde moitié du 20e siècle, les progrès effectués dans le domaine de la technologie des communications ont transformé considérablement les relations des gens de Terre-Neuve et du Labrador avec leurs amis, leurs familles et leurs partenaires d'affaires, et, ce, autant au sein même de la province que dans le reste du monde. Bien que le télégraphe soit resté populaire jusque dans les années 1960, le téléphone a fini par l'éclipser en devenant le moyen de communication favori du public.

En 1949, l'Avalon Telephone Company (devenue plus tard la Newfoundland Telephone Company) a créé la première liaison téléphonique transinsulaire en reliant Port aux Basques, St. John's et de nombreuses collectivités situées entre ces deux lieux. Bell Canada a fourni des services téléphoniques à la plupart des collectivités du Labrador tandis que l'Iron Ore Company of Canada a installé un réseau à Labrador City, où elle exploitait une mine. La Newfoundland Telephone Company a acquis les deux réseaux du Labrador dans les années 1970, à peu près au même moment où la compagnie a délaissé pour de bon les communications établies à l'aide d'un téléphoniste pour se tourner vers les services de composition directe.

Le 22 juin 1955, l'île a joué un rôle majeur dans l'essor des télécommunications mondiales alors que le navire câblier Monarch a quitté Clarenville à destination d'Oban, en Écosse, pour installer le premier câble téléphonique sous-marin transatlantique au monde. Ce câble couvrait 3621 km de fond océanique et pouvait transporter simultanément 36 voies téléphoniques. À la fin de 1956, un câble terrestre a prolongé le réseau jusqu'à Terrenceville (baie Placentia), où un câble en eaux peu profondes l'a relié à Sydney Mines, en Nouvelle-Écosse. Une liaison par faisceaux hertziens transmettait aussi les appels téléphoniques le long de la côte Est vers New York. Des douzaines de câbles sous-marins traversent aujourd'hui l'océan Atlantique et la plupart des réseaux modernes utilisent la fibre optique pour transmettre l'information grâce à la technologie numérique au lieu d'utiliser des signaux radio.

Aujourd'hui, les habitants de la province utilisent des appareils téléphoniques plus complexes qu'il y a quelques décennies à peine. Les téléphones cellulaires sont aujourd'hui plus populaires que les téléphones fixes et plusieurs modèles peuvent réaliser une grande variété de de fonctions.

La radio et la télévision

La stratégie d'électrification du gouvernement Smallwood a grandement facilité les progrès dans le domaine de la radiodiffusion au cours des premières décennies qui ont suivi la Confédération. Lors de l'entrée de Terre-Neuve et du Labrador dans la fédération canadienne en 1949, environ la moitié de la population de la province avait l'électricité. En 1972, presque personne n'était privé de ce service. Le développement de l'électrification a certainement favorisé la multiplication des postes de radio et de télévision.

En 1949, la Canadian Broadcasting Corporation (CBC) a absorbé la Broadcasting Corporation of Newfoundland, modernisé ses équipements et augmenté la part de contenu canadien dans sa programmation. La radio commerciale était elle aussi en plein essor et de nombreuses stations AM et FM ont commencé à diffuser. Elles imitaient souvent les modèles nord-américains et initiaient la population de Terre-Neuve et du Labrador à des formes de divertissements populaires aux États-Unis et ailleurs au Canada, notamment la musique western, les émissions-questionnaires et les messages publicitaires.

Les studios de NTV, 2008
Les studios de NTV, 2008
CJON (NTV), dont le siège est à St. John's, a été la première station de télévision de la province.
Photographie de Jenny Higgins. Avec la permission de Jenny Higgins. © 2008.

La première station de télévision de la province, CJON (NTV), est entrée en ondes en septembre 1955 avec pour mission de diffuser autant du contenu local que des émissions en provenance de l'extérieur de la province. La CBC a ouvert le premier studio de télévision de la province à Corner Brook en 1959, puis un autre à St. John's en 1964. Deux ans plus tard, les gens de la province ont pu regarder la télévision en couleurs pour la toute première fois. La construction d'un réseau de transmission par faisceaux hertziens dans l'île en 1977 et au Labrador en 1983 a permis à la province d'importer des chaînes de télévision par câble des autres pays. Les réseaux américains ABC et NBC diffusaient d'ailleurs tous deux dans la province en 1981. Dans les années qui ont suivi, la télédiffusion par satellite et la technologie numérique ont permis aux téléspectateurs d'avoir accès à des centaines de chaînes de télévision du monde entier.

Le réseau Internet

L'arrivée du réseau Internet au milieu des années 1990 a révolutionné la façon de communiquer, de travailler et de faire des affaires à travers le monde. Pratiquement inconnu avant 1994, Internet joue désormais un rôle essentiel aussi important que le téléphone, l'électricité et les routes dans la société et la vie économique de la province.

Les gens de la province peuvent aller en ligne pour faire leurs transactions bancaires, rester en contact avec leur famille et leurs amis, faire des affaires, suivre les nouvelles locales et internationales, magasiner, voire obtenir des diplômes ou des certificats de divers établissements d'enseignement. L'accès rapide à Internet (aussi appelé réseau à bande large) n'était toutefois pas toujours accessible dans les régions rurales, ce qui forçait certains résidants à utiliser un réseau commuté plus lent ou à se priver carrément d'Internet. Cela limitait leur accès aux services et aux informations en plus de réduire leur connexité avec le monde extérieur. Le câble, le satellite et la ligne d'abonné numérique permettent d'avoir accès plus rapidement au réseau Internet que le réseau commuté, et ce, sans interférer avec les lignes téléphoniques.

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