Honnêtes convictions

Au rédacteur en chef de l'Evening Telegram,

Monsieur – Tout citoyen décent et honnête n'a pu qu'être envahi par la honte et l'indignation après l'attaque subie récemment par J. R. Smallwood.

De quel droit les défenseurs du Gouvernement responsable peuvent-ils nous forcer à avaler leurs croyances politiques? Vous ne verrez jamais de défenseur de la Confédération tenter de perturber des réunions – et dans quel but? Chacun a droit à ses opinions.

On m'a demandé si j'étais Confédéré en raison des allocations familiales…

Non, ce n'est pas le cas, même si je crois que le régime d'allocations familiales est une excellente idée... Je suis Confédéré parce que je crois en toute honnêteté que la Confédération avec le Canada est la meilleure solution à nos problèmes. Je crois en une répartition équitable des taxes, les plus riches supportant le plus gros du fardeau. En outre, nous profiterons d'une baisse du coût de la vie et d'une amélioration de notre qualité de vie : une population en meilleure santé signifiera une réduction des cas de tuberculose et de la mortalité infantile et de meilleurs soins pour nos vieillards et nos aveugles, et nos anciens combattants seront aussi mieux traités. Pourquoi devrais-je refuser cela? Et j'ai aussi une bonne mémoire... Je ne veux pas revoir les conditions de 1933… Non, je ne veux pas régresser, je veux que notre île aille de l'avant.

Je suis Terre-Neuvien, j'aime mon pays, j'aime et je respecte nos traditions. Je ne veux pas vendre ou céder mon allégeance à une puissance étrangère, mais je crois en une union avec le Canada, un membre puissant et progressif de notre Commonwealth de nations britannique. Nous sommes restés isolés trop longtemps; en nous unissant au Canada, nous améliorerons notre sort à tous égards.

Puisque telles sont mes honnêtes convictions, je suis un Confédéré.

Je vous remercie, Monsieur, de me laisser m'exprimer dans le journal du peuple.

P.Y.M.

St. John's, 14 juillet 1948


Reproduit avec l'autorisation de The Evening Telegram. Extrait de "Honest Beliefs," The Evening Telegram, 20 juillet 1948, p. 6.

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