F. Gordon Bradley
Né à St. John's en 1886, méthodiste (Église Unie)

Le père de Gordon Bradley était ébéniste, profession qui le situait à un échelon supérieur de la classe laborieuse. Le jeune Bradley a fait ses études au collège Méthodiste de St. John's, avant d'aller enseigner trois ans à l'école secondaire Méthodiste de Bonavista. Il a ensuite travaillé dans un cabinet d'avocats de St. John's et s'est inscrit à l'école de droit de l'Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse. Il a été appelé au barreau en 1915. Membre actif de l'Orange Lodge, la plus influente des fraternités protestantes, Bradley en aura été le Grand Maître.
Élu à la Chambre d'assemblée en 1924. Bradley a été l'un des rares opposants à la création de la Commission de gouvernement. Il trouvait que le gouvernement sacrifiait les intérêts des Terre-Neuviens pour protéger les intérêts financiers des Britanniques qui avaient consenti des prêts à la colonie. Désillusionné par la scène politique de l'île, Bradley est retourné vivre à Bonavista, où il a agi comme magistrat. Il a présidé une Commission royale d'enquête sur le niveau de vie des travailleurs forestiers, condamnant leurs salaires de famine et leurs conditions de travail inhumaines. Après sa démission en 1939, il s'est engagé dans les pêcheries.
Bradley était un libéral qui croyait en un gouvernement démocratique. Sans être un socialiste, il pensait que le gouvernement se devait de venir en aide aux plus démunis. Il était aussi pessimiste quant à la capacité de Terre-Neuve de survivre sans aide et, sans le reconnaître publiquement, il est devenu convaincu que la Confédération aurait des retombées positives. Il se méfiait aussi des gens d'affaires de St. John's, qui plaçaient leurs intérêts avant ceux de leur patrie.
Dans la foulée de la Deuxième Guerre mondiale, Bradley a commencé à promouvoir la Confédération avec Joseph Smallwood. Il a tenté d'empêcher Smallwood de nuire aux chances d'atteindre cet objectif en se montrant trop agressif. Bradley a été nommé à la Convention nationale et, à titre d'un de ses rares membres dotés d'une expérience parlementaire, en a hérité de la présidence après le décès du premier président. Bradley a laissé Smallwood agir comme chef de file durant les campagnes de promotion de la Confédération. Il a aidé à négocier les conditions de l'union avec le Canada, ce qui lui a valu de violentes critiques des opposants à la Confédération.
Après la Confédération, Bradley est devenu politicien sur la scène fédérale.