Le site béothuk de Boyd's Cove

Le site de Boyd's Cove se trouve à l'est de la baie Notre Dame sur la côte nord-est de l'île de Terre-Neuve. Il est situé au fond d'une baie et il est protégé par une multitude d'îles qui l'abritent des vagues et des vents. Le site a été découvert en 1981 dans le cadre d'une étude visant à trouver l'emplacement de sites béothuks. Cette étude a été entreprise parce que les documents historiques ne pouvaient répondre à un grand nombre de questions importantes au sujet des Béothuks.

Emplacement de Boyd's Cove (Terre-Neuve)
Emplacement de Boyd's Cove (Terre-Neuve)
Illustration de Duleepa Wijayawardhana, © 1998.

Recherche d'informations

Shanawdithit, la dernière représentante connue des Béothuks, est décédée à St. John's en 1829 et, depuis sa mort, les chercheurs ainsi que le grand public se questionnent sur les raisons de leur tragique disparition. Dans les années 1970, des archéologues comme Raymond LeBlanc (1972) et James Tuck (1976) ainsi que des historiens comme Frederick Rowe (1977) et Leslie Upton (1977) avaient conclu que les Béothuks n'étaient pas disparus à la suite d'une campagne génocidaire des colons blancs, mais plutôt à cause des maladies venues d'Europe et de la famine, cette dernière découlant de l'accroissement de la population de colons européens qui empêchaient les Béothuks d'avoir accès aux ressources vitales de la mer. Plusieurs autres auteurs ont commenté le fait que les Béothuks semblent d'une manière générale avoir évité tout contact avec les Européens, et Upton a indiqué qu'il n'y avait eu pratiquement aucun commerce de fourrures entre les marchands européens et les Béothuks. Cette situation était plutôt inhabituelle puisqu'ailleurs en Amérique-du-Nord, les peuples autochtones cherchaient les Européens pour échanger des fourrures contre des couvertures, des marmites, des couteaux, des haches et autres objets du même genre. La première question posée était donc pourquoi les Béothuks évitaient-ils les Européens.

Les dossiers historiques comportaient aussi des lacunes. Après la rencontre de John Guy avec les Béothuks en 1612, on fait peu mention des Béothuks jusqu'à la dernière moitié du 18e siècle. Ceci s'explique en partie par le fait qu'ils cherchaient à éviter tout contact. De plus, vu l'absence de commerçants de fourrures à Terre-Neuve, il n'y avait aucun missionnaire ni agent des Amérindiens cherchant à entrer en contact avec eux. L'objectif de la recherche était par conséquent de trouver des sites béothuks occupés aux environs de la période de 1612 à 1750.

Étant donné le peu d'archives laissées par les Européens qui ont été en contact avec les Béothuks, nous en savons moins sur leur mode de vie que ce que nous savons de peuples comme les Hurons et les Mi'kmaq. Des missionnaires français ont vécu parmi ces peuples et ont consigné beaucoup d'information dans des collections comme les Relations des jésuites. Les commerçants de fourrures européens échangeaient aussi avec eux et, dans les cas des Mi'kmaq, des agents de la couronne française ont cherché à gagner leur appui dans les guerres entre la France et l'Angleterre. Nous avons par conséquent des connaissances sur la façon dont les Hurons et les Mi'kmaq étaient gouvernés, sur le rôle de la femme dans leur société, sur leurs croyances religieuses et ainsi de suite. Bien que l'archéologie ne puisse fournir de l'information comme en trouve dans les Relations des jésuites, elle peut fournir le genre de preuves dont les dossiers historiques font parfois défaut.

Les réponses qu'on a tenté d'apporter à ces questions nous ont amenés à nous concentrer sur la baie Notre Dame. Il existe plusieurs références historiques relatives aux Béothuks dans la région, particulièrement au cours de la deuxième moitié du 18e siècle et au début du 19e siècle. Des recherches archéologiques et des découvertes effectuées par des amateurs ont indiqué que les Béothuks avaient sans doute habité la région bien avant. Ceci n'a rien du surprenant puisqu'on sait qu'historiquement, la partie est de la baie Notre Dame était connue pour ses phoques, ses poissons et ses oiseaux de mer et que l'arrière-pays, traversé par la rivière Exploits, abritait d'importants troupeaux de caribous.

Site historique de Boyd's Cove

Dans ce contexte, on a étudié des cartes topographiques et des photographies aériennes et interrogé des résidants locaux. Puisque rien ne saurait toutefois remplacer la visite des nombreuses anses, baies, îles et plages de la région, on a donc entrepris d'effectuer des relevés détaillés à bord d'embarcations et à pied en juin 1981. L'emplacement idéal comporterait une plage adéquate pour tirer des canots à sec, une source d'eau douce à proximité et une protection contre les vagues et les vents en plus d'être situé près des ressources. Les archéologues ont finalement découvert 16 sites autochtones remontant de l'époque archaïque maritime en passant la période paléo-esquimaude jusqu'à l'occupation amérindienne récente (qui inclut les Béothuks). Fort heureusement, deux des sites étaient des sites béothuks historiques. Boyd's Cove, le plus grand des deux sites, a une superficie de 3 000 m2 et repose sur 6 m de moraine glaciaire, un dépôt de sable grossier, de gravier et de rochers laissé par les glaciers qui recouvraient autrefois Terre-Neuve. La composition poreuse de la moraine permet de drainer l'eau de pluie rapidement, ce qui permettait aux maisons des Béothuks, qui étaient creusées dans le sol, de sécher rapidement après la pluie. On y trouve une étroite plage ainsi qu'un ruisseau qui constituait une source d'eau douce où frayaient des éperlans arc-en-ciel en très grand nombre au début de mai de chaque année, comme c'est toujours le cas de nos jours. Les centaines de petits os d'éperlans découverts sur le site indiquent que ses habitants en mangeaient régulièrement. De si petits os sont habituellement dissous dans le sol acide de Terre-Neuve, mais parce que les habitants de Boyd's Cove mangeaient aussi de grandes quantités de palourdes et de moules, les coquilles laissées sur place ont réduit l'acidité du sol et l'ont rendu moins corrosif. Les os d'animaux trouvés à Boyd's Cove étaient donc en grande partie préservés, chose extrêmement rare à Terre-Neuve.

Le site de Boyd's Cove
Le site de Boyd's Cove
Le site de Boyd's Cove est situé en haut de la terrasse apparaissant en arrière-plan sur la photo.
Avec la permission de Ralph Pastore (doctorat), Memorial University of Newfoundland, St. John's, T.-N.-L. Photo © 1983.

Régime alimentaire des Béothuks

Les Béothuks qui habitaient ce site avaient une alimentation riche et variée. Les os de phoques du Groenland, de phoques communs, d'ours polaires, de castors, de caribous, de chabots, de plies, d'oies, de cormorans et de plusieurs autres animaux découverts sur place laissent penser que le site était occupé parce que la chasse et la pêche y étaient bonnes. Les Béothuks avaient tendance à jeter ces restes dans des fosses de maisons abandonnées, ce qui constitue la caractéristique la plus marquante du site. Finalement, 11 fosses de maison ont été découvertes à Boyd's Cove dont 9 étaient plutôt circulaires, ou polygonales, alors que les deux autres étaient de forme ovale. Ces fosses étaient les vestiges de maisons qui faisaient en moyenne 6 m de diamètre et qui avaient été construites en creusant une dépression peu profonde, en érigeant un wigwam dans cette dépression, en les recouvrant d'écorce et en étendant la terre excavée le long des bords du wigwam. On obtenait ainsi une habitation chaude, étanche à l'eau et habitable pendant plusieurs années (en l'entretenant régulièrement).


Une carte de la zone béothuque de Boyd's Cove
Une carte de la zone béothuque de Boyd's Cove
RReproduit avec la permission de J. A. Tuck, Atlantic Archaeology Ltd. Carte réalisée par Anne MacLeod. Tirée de Shanawdithit's People: The Archaeology of the Beothuk, de Ralph Pastore (doctorat), St. John's, T.-N.-L., Atlantic Archaeology Ltd., © 1992, p. 37.
Maquette de Boyd's Cove, vers 1670
Maquette de Boyd's Cove, vers 1670
Maquette illustrant ce à quoi aurait pu ressembler Boyd's Cove aux environs de l'année 1670.
Avec la permission de Musées et sites historiques provinciaux, ministère du Tourisme, de la Culture et des Loisirs du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador. Photo © 1999. Maquette réalisée par David Coldwell. La maquette originale est conservée au centre d'interprétation de Boyd's Cove, T.-N.-L.

Habitations béothuques

Selon l'emplacement de ces maisons, les déchets qui y ont été jetés et les types d'artefacts découverts, il semble, à une exception près, que trois à quatre maisons ont été habitées à un moment ou un autre, probablement par une bande composée de 30 à 35 membres, mais certainement pas plus de 50. Trois maisons polygonales et une maison ovale (maison 4) ont été excavées. La maison 4 mesurait environ 9,5 m sur 4,5 m et, bien qu'elle ait été construite sensiblement de la même manière que les autres, elle comportait un grand foyer, ou âtre, en son centre. L'âtre était rempli de charbon de bois, de cendre, d'os brûlés et de ce qu'on pourrait appeler de la « pâte d'os », c'est-à-dire des os réduits en poudre. En fait, les preuves issues de cette maison et de l'âtre semblent indiquer qu'il s'agissait du lieu d'une importante pratique religieuse béothuque. Encore de nos jours, les Innus du Labrador organisent une fête qu'ils appellent mokoshan, célébrée en l'honneur de l'esprit du caribou. Lors d'un mokoshan, les os longs du caribou sont écrasés et bouillis dans une marmite et, lorsque la graisse remonte à la surface de l'eau, elle est pressée pour en faire des gâteaux que l'on mange. Tous les os sont soigneusement déposés dans le feu. Jadis, on s'installait lors de cette fête de chaque côté d'un long foyer dans une structure ovale appelée shaputuan. Les shaputuans comportaient souvent deux entrées, comme c'est le cas pour la maison 4. La maison 4 correspond presque exactement à ce qu'on s'attendrait à trouver après un mokoshan tenu dans un shaputuan. La maison 4 fournit un indice de plus sur les croyances religieuses des Béothuks. On y a trouvé une sculpture de ce qui semble être un ours stylisé. Il s'agissait peut-être d'une amulette portée en l'honneur de l'esprit de l'ours, pour assurer une chasse fructueuse, ou encore d'une protection contre les ours.

Maison 4 avec son grand âtre central surélevé
Maison 4 avec son grand âtre central surélevé
Reproduced by permission of Dr. Ralph Pastore, Memorial University of Newfoundland, St. John's, NL. Photo ©1985.
Pendentif en os, peut-être une sculpture stylisée d'un ours.
Pendentif en os
Pendentif en os, peut-être une sculpture stylisée d'un ours.
Avec la permission de Ralph Pastore (doctorat), Memorial University of Newfoundland, St. John's, T.-N.-L. Photo © 1985.

Raisons d'éviter le commerce des fourrures

Le site de Boyd's Cove répond aussi à certaines questions importantes en ce qui concerne l'économie. On y a surtout découvert un indice expliquant pourquoi les Béothuks ne pratiquaient pas le commerce de fourrures. On a retrouvé quelque 1 157 clous à l'intérieur et autour de quatre maisons, dont la plupart avaient été travaillés par les Béothuks, et environ 67 pointes de projectiles en fer (la plupart fabriquées à partir de clous) confectionnées par les occupants du site. On a découvert des clous modifiés pour en faire ce qu'on croit être des grattoirs pour enlever la chair des peaux d'animaux, des hameçons dépliés pour en faire des alènes, des ornements en plomb et ainsi de suite. Il ne fait aucun doute que les Béothuks de Boyd's Cove utilisaient les débris issus de la pêche européenne du début de l'époque moderne afin de fabriquer des objets pour leurs propres besoins.

Outils en fer fabriqués à partir de clous
Outils en fer fabriqués à partir de clous
Collection de clous issus du site de Boyd's Cove. La pointe de projectile à l'extrême droite a une longueur de 12,5 cm.
Avec la permission de Ralph Pastore (doctorat), Memorial University of Newfoundland, St. John's, T.-N.-L. Photo © 1983.
Pointe de flèche bien façonnée à partir d'un clou.
Pointe de flèche
Pointe de flèche bien façonnée à partir d'un clou.
Avec la permission de Ralph Pastore (doctorat), Memorial University of Newfoundland, St. John's, T.-N.-L. Photo © 1983.

Dans toute l'Amérique-du-Nord, les peuples autochtones échangeaient des fourrures contre des instruments en métal qu'ils utilisaient pour couper, percer et gratter. À Terre-Neuve, les Béothuks pouvaient toutefois se procurer ces objets en visitant des lieux de pêche européens à l'automne, lorsque les Européens rentraient en Europe, en récupérant des clous et des hameçons jetés ou perdus et des déchets en métal. Cette stratégie comportait des avantages concrets. Le commerce des fourrures, bien qu'il puisse procurer aux peuples autochtones une variété de marchandises européennes, exigeait des efforts considérables. Les chasseurs et les pêcheurs autochtones devaient synchroniser précisément leurs déplacements pour tirer avantage de la disponibilité de diverses espèces animales. À Terre-Neuve, cela pouvait signifier de se rendre à la rivière Exploits en octobre et en novembre pour intercepter les caribous quand ils franchissaient la rivière lors de leur migration annuelle à l'automne, se rendre sur les caps et dans les îles situées au large à la fin de l'hiver et au début du printemps pour chasser le phoque du Groenland pour ensuite rejoindre les sites de nidification situés sur la côte en mai et en juin pour y récolter des œufs et, enfin, se regrouper le long des rivières à saumons pendant l'été. Faire le commerce des fourrures aurait signifié de passer les mois les plus froids à chasser de petits animaux à fourrure qui, à part le castor, offraient peu, voir aucune, viande comestible. Au cours des 16e et 17e siècles, faire le commerce des fourrures aurait également signifié de se regrouper dans des ports abrités à la fin du printemps pour attendre l'arrivée des pêcheurs européens. Vers le début du 17e siècle, des peuples comme les Mi'kmaq et les Montagnais (Innus) du golfe du Saint-Laurent qui faisaient du commerce avec des pêcheurs et des commerçants de fourrures migrants européens depuis un siècle ou plus étaient par exemple devenus dépendants de produits alimentaires comme la farine, le sel, les viandes salées et le pesto sec pour compenser la nourriture qu'ils n'avaient plus parce qu'ils chassaient des animaux à fourrures au lieu d'animaux pour leur consommation. La nourriture européenne était moins nutritive que la nourriture traditionnelle, ce qui a contribué au problème croissant de la maladie chez les peuples autochtones. Le commerce avec les Européens pouvait aussi représenter un danger immédiat pour les peuples autochtones. Il y avait à l'occasion des conflits violents entre les deux groupes et les commerçants apportaient trop fréquemment de l'alcool et des maladies européennes avec eux. Parce que les Béothuks pouvaient se procurer des objets en métal convoités sans courir ce genre de risques, il est aisé de constater pourquoi ils préféraient ne pas s'adonner au commerce.

En se rendant une seule fois dans un camp de pêche saisonnier abandonné, ils pouvaient remplir un plein canot de clous, ce qui est beaucoup plus facile que de trapper des animaux à fourrure, sécher les peaux et trouver des commerçants européens. Il était probablement souvent plus facile de récupérer des objets en métal perdus ou jetés que de se procurer de la pierre, matière première des Béothuks préhistoriques. Les carrières de pierre n'étaient pas toujours bien situées sur la côte et la pierre devait être ciselée et transportée sous forme de lourdes découpes avant de pouvoir en faire des outils. Tout compte fait, la pratique des Béothuks consistant à se procurer des objets en métal dans des camps de pêche était une stratégie très logique et efficace. C'est probablement une autre raison qui explique pourquoi Boyd's Cove était un bon endroit pour vivre puisque le site se trouvait entre une zone de pêche française au nord-ouest et une zone de pêche anglaise au sud-est. Des preuves artéfactuelles du site laissent penser qu'il était occupé vers 1650 à 1720 et qu'au cours de cette période, Boyd's Cove aurait été un secteur protégé situé entre deux zones de pêche européennes. En effet, de petits tessons de poterie française et anglaise permettent de penser que les Béothuks de Boyd's Cove visitaient des stations littorales abandonnées des deux pays pour s'approvisionner en fer.

Petites perles de verre
Petites perles de verre
Ces perles ont été découvertes dans trois des quatre maisons excavées à Boyd's Cove.
Avec la permission de Ralph Pastore (doctorat), Memorial University of Newfoundland, St. John's, T.-N.-L. Photo © 1984.

Perles de troc

Bien qu'il existe plusieurs éléments prouvant que les Béothuks de Boyd's Cove ne commerçaient pas avec les Européens, on a retrouvé 577 petites perles, toutes de couleur bleue ou blanche. Les perles de troc sont des artefacts courants sur les sites historiques autochtones, mais on en trouve habituellement des milliers et elles sont généralement accompagnées d'autres objets de commerce comme des haches, des cloches, des bagues, des miroirs, etc. Ces perles laissent cependant entrevoir un contact pacifique avec un groupe quelconque, probablement les Montagnais, ou les Innus comme ils préfèrent être nommés de nos jours. Au début du 18e siècle, des trappeurs innus du Labrador visitaient parfois l'île de Terre-Neuve et certaines preuves indiquent qu'ils ont établi un contact avec les Béothuks. Il est fort possible que les perles de Boyd's Cove ont été échangées ou données aux Béothuks de Boyd's Cove par les Innus du Labrador. Vers les années 1720, un pêcheur de saumon européen a installé ses filets à Dog Bay, à 6 kilomètres seulement de Boyd's Cove, et vers les années 1730, la collectivité de Twillingate s'est installée à 30 kilomètres du site. La présence des Européens, si près des wigwams faciles à repérer de Boyd's Cove, aurait persuadé ses habitants de déménager, possiblement à l'ouest vers un endroit moins bien connu des étrangers blancs. Vers le milieu du 18e siècle, il était de plus en plus difficile pour les Béothuks de chasser et de pêcher le long des côtes et ils ont dû passer de plus en plus de temps à l'intérieur des terres à se nourrir de caribous et de castors. Sans les ressources de la côte, il n'a toutefois jamais été possible pour des chasseurs et les pêcheurs de survivre à Terre-Neuve et la dernière représentante connue des Béothuks est décédée en 1829. Il faut cependant se rappeler que pour les Béothuks de Boyd's Cove, cet événement allait arriver beaucoup plus tard et des preuves découvertes sur le site laissent croire que ces derniers vivaient bien, peut-être mieux qu'à tout autre moment de leur longue histoire.

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