Les femmes d'église

20. En suivant la rue Gower, on passera devant la cathédrale anglicane à gauche, et l'église unie de Gower Street à droite. Arrêter à l'intersection de Church Hill et de la rue Gower.

Le travail bénévole des femmes au sein des organismes religieux de toutes confessions a joué un rôle essentiel dans le développement et la sauvegarde des congrégations et communautés religieuses à Terre-Neuve-et-Labrador. Les femmes qui faisaient partie des sociétés Ladies Aid, de la Société missionnaire des femmes, des Églises presbytérienne, anglicane et méthodiste et, finalement, de l'Église unie, participaient activement à la vie de leurs congrégations.

Leur travail a été incessant depuis la fondation de diverses congrégations entre 1699 et le début du 19e siècle. Par exemple, l'église unie de la rue Gower était une église méthodiste lors de sa fondation en 1815, mais elle s'est ralliée à l'union des Églises méthodiste, presbytérienne et congrégationaliste pour former l'Église unie du Canada en 1925.

L'église unie de la rue Gower, St. John's, T.-N.-L.
L'église unie de la rue Gower, St. John's, T.-N.-L.
Photo de Duleepa Wijayawardhana. © 2000 site Web du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador.

La cathédrale anglicane actuelle St. John the Baptist a été reconstruite en 1892 après le dernier incendie dévastateur qui a ravagé la ville, mais une église occupait déjà ce site depuis la fin du 17e siècle.

La cathédrale anglicane
La cathédrale anglicane
À intersection des rues Church Hill et Gower, St. John's, T.-N.-L.
© 1998, Lisa LeDrew

Les congrégations accomplissaient leur travail spirituel et communautaire de diverses manières. Les femmes qui faisaient partie de ces groupes travaillaient ensemble pour mettre sur pied des programmes sociaux destinés aux paroissiens et tenir des offices religieux en l'absence du pasteur. Elles recueillaient les dons de vêtements pour les pauvres, d'autant plus qu'elles ne pouvaient pas compter sur des programmes d'aide financière du gouvernement. Les femmes travaillaient collectivement avec les autres femmes, les jeunes, les enfants et les familles des communautés avoisinantes afin d'améliorer leur qualité de vie. Elles prenaient le thé ensemble et créaient des liens d'amitié afin de répondre au quotidien aux différents besoins des paroissiens.

Les femmes ont joué un rôle crucial en amassant des fonds pour les projets de construction de leur église compte tenu des nombreux incendies destructeurs qui avaient déjà eu lieu à St. John's. Leur travail comportait toutefois un aspect paradoxal puisque les femmes n'avaient pas vraiment une voix au chapitre quant à la façon d'administrer les églises ou d'utiliser l'argent.

En 1904, Armine Gosling et un groupe de femmes ont amassé 5600 $ pour la reconstruction de la cathédrale ravagée par l'incendie de 1892. Gosling a fait remarquer que les femmes « soutenaient loyalement une institution qui nous encourage à travailler et qui prend avec empressement tout l'argent que nous pouvons amasser, mais qui refuse que nous participions aux décisions concernant la façon de le dépenser et qui nous relègue aux ténèbres du dehors dès qu'il est question de participer à l'élaboration de ses politiques... »

Les femmes avaient une place au sein de la hiérarchie de leur église, mais elles n'occupaient jamais les postes les plus élevés. Ces organisations leur offraient néanmoins un espace social et politique pour répondre aux besoins de leurs communautés de même que pour créer des liens et faire connaissance avec d'autres femmes.

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