La cathédrale anglicane St. John the Baptist
(16 Church Hill, St. John's)

La cathédrale anglicane St. John the Baptist est l'église-mère du diocèse de l'Est de Terre-Neuve-et-Labrador. Érigée en 1699, la paroisse St. John the Baptist est la paroisse anglicane la plus ancienne au Canada. La cathédrale actuelle est construite sur le site de deux anciennes églises et sur le terrain où avaient lieu les pendaisons publiques jusque dans les années 1750. La première église bâtie sur ce site était une structure en bois érigée par le révérend Edward Langham en 1758 et elle a été détruite par la suite lors d'une attaque française contre la ville. En 1800, l'église d'origine a été remplacée par une structure plus vaste bâtie près du même site.

La cathédrale anglicane St. John the Baptist
La cathédrale anglicane St. John the Baptist
© 1998 Fondation du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador

Après l'établissement d'un évêché à Terre-Neuve en 1839, le nouvel évêque de l'époque, Dr Aubrey Spencer, a commencé à collecter des fonds dans le but de construire une grande cathédrale. La pose de la pierre angulaire originale de la structure actuelle a eu lieu le 24 août 1843. Les plans d'exécution des ouvrages ont toutefois subi de sérieux dommages lors d'un incendie majeur qui a éclaté à St. John's en 1846 et qui a rendu inutilisable la pierre importée de Cork, en Irlande.

Refusant de se laisser décourager malgré ce contretemps, le successeur de Spencer, Mgr Edward Feild, a continué à amasser des fonds pour construire une cathédrale digne de ce nom. La pierre angulaire de 1842 a été consacrée de nouveau le 29 septembre 1847. L'église actuelle a été conçue par le réputé architecte sir George Gilbert Scott et construite par le bâtisseur bien connu William Hay d'Édimbourg.

Au 19e siècle, Scott était l'un des spécialistes de l'architecture gothique les plus connus en Europe. En 1859, il a reçu une médaille d'or de l'Institut royal des architectes britanniques. Scott a été président de cet institut de 1873 à 1876. La cathédrale érigée à St. John's n'est qu'un projet parmi les 700 et plus auxquels il a participé au cours de sa carrière dans le domaine de la conception de projets et de la restauration. En 1872, il a été fait chevalier en reconnaissance de sa carrière exceptionnelle.

Le maître d'œuvre du projet, William Hay, était connu pour le travail qu'il avait accompli à Halifax en collaboration avec David Sterling. Ensemble, ils ont conçu et construit d'impressionnantes structures de style italianisant telles que le Halifax Club en 1862, la résidence d'Alexander Keith en 1863, et un nouvel immeuble provincial, en 1863 également.

La nef de l'église a finalement été consacrée le 21 septembre 1850. La construction du chœur et du transept n'a été amorcée qu'en 1880 et complétée en septembre 1885. Les ajouts apportés à la nef ont donné à la cathédrale la forme d'une croix latine, ce qui a marqué un renouveau pour la construction des églises anglicanes de Terre-Neuve-et-Labrador au 19e siècle en privilégiant des éléments du style néogothique.

Le grand incendie de 1892 à St. John's a presque totalement détruit la ville et endommagé considérablement la cathédrale. Les seuls vitraux à avoir résisté au désastre se trouvaient dans la sacristie du côté droit du maître-autel où étaient rangés les vêtements liturgiques. La difficile tâche de la reconstruction a commencé trois ans plus tard. Le travail de restauration s'est poursuivi sous la supervision du quatrième évêque du diocèse, Llewellyn Jones, et n'a pris fin qu'en 1905. La cathédrale restaurée est reconnue internationalement comme l'une des meilleures structures ecclésiastiques néogothiques en Amérique du Nord. L'église a été consacrée lors d'un office religieux le 21 septembre 1905.

La cathédrale est encore incomplète puisque la structure est toujours privée de la flèche que son concepteur, sir George Gilbert Scott, avait prévue. Bien qu'une équipe d'ingénierie ait déterminé que la tour couronnée d'une flèche (une construction de 150 pieds de hauteur) proposée par Scott était structurellement réalisable, son coût exorbitant a été évalué à 3 millions de dollars. L'argent accumulé dans le fond créé, il y a déjà plusieurs décennies pour la construction de la flèche, est toujours largement insuffisant. Le clergé et les paroissiens continuent de souhaiter que les plans d'origine de Scott soient exécutés à la lettre et ils sont confiants de voir un jour la flèche s'élever vers le ciel.

Tout au long du 20e siècle, des améliorations et des ajouts ont été apportés à la cathédrale. En 1927, un grand orgue fabriqué par les frères Casavant de Québec a été installé. Quatre ans plus tard, un petit musée d'église a été créé par Canon Peel. Peel a écrit à chacune des 56 cathédrales d'Angleterre afin de les inciter à faire des donations à la collection muséale en guise de témoignage des liens unissant les églises de Terre-Neuve et d'Angleterre. La réponse a été positive, mais toutes les églises anglicanes n'ont toutefois pas acquiescé à sa demande. Parmi les objets reçus: une copie de l'acte de fondation de la paroisse datant de 1699, des bibles anciennes, des ouvrages en pierre, des estampages de pierres tombales et un rat pétrifié. L'animal a été offert par la cathédrale de Peterborough, où la créature a été trouvée dans les chevrons de l'église.

Lors de son passage en Angleterre en 1967, l'évêque de Terre-Neuve Robert Seaborne s'est vu offrir une ancienne gargouille de la flèche de la cathédrale St. Augustine de Bristol. La cathédrale de Bristol est située à portée de vue de l'endroit où John Cabot a mis les voiles pour la première fois, en 1497, en route vers le Nouveau Monde. La cathédrale St. John the Baptist possède environ 170 autres gargouilles dispersées dans l'église. Beaucoup de ces sculptures sont des créatures à l'allure féroce chargées de chasser les mauvais esprits. D'autres sculptures à l'intérieur de la nef de l'église représentent des aristocrates et des chefs politiques qui étaient en vue en Angleterre au moment de la construction de l'église. Deux des bustes les plus imposants sont ceux de la reine Victoria et de l'ancien premier ministre britannique William Gladstone.

Parmi les autres améliorations apportées à la cathédrale au cours du 20e siècle, mentionnons le voûtement et le réameublement d'une chapelle de la Vierge en septembre 1972, ainsi que la restauration et l'ouverture de la crypte en 1979. De plus, de nombreux ajouts ont enrichi la vaste collection de vitraux de la cathédrale. La collection comprend entre autres un impressionnant vitrail Te Deum offert par l'ancien lieutenant-gouverneur sir Leonard Outerbridge et ses frères.

Depuis sa première ouverture dans les années 1850, la cathédrale a été une église-mère au sein du diocèse. L'étendue et les limites des diocèses ont changé au fil des années, et depuis le dernier réalignement des diocèses, en 1976, la cathédrale est considérée comme l'église-mère du diocèse de l'Est de Terre-Neuve-et-Labrador.

Le 2 novembre 1991, la Fondation du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador a désigné la cathédrale St. John the Baptist de St. John's comme structure patrimoniale inscrite.

Pour de plus amples renseignements, visitez le site Web Anglican Cathedral of St. John the Baptist. (en anglais)

English version

Table des matières des structures patrimoniales inscrites (en anglais)

On peut aussi trouver la structure patrimoniale inscrite de la cathédrale anglicane St. John the Baptist et la cathédrale anglicane St. John the Baptist – Lieu historique de la ville de St. John's sur le site Web de la Fondation du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador (Heritage Foundation of Newfoundland and Labrador). Le site Web de la Fondation ne présente qu'une partie des structures patrimoniales inscrites de Terre-Neuve-et-Labrador. Pour trouver leur liste complète ou une structure en particulier, visitez la page de recherche des propriétés de la Heritage Foundation of Newfoundland and Labrador.