La basilique St. John the Baptist
(200 Military Road, St. John's)

La basilique-cathédrale St. John the Baptist de St. John's est le siège métropolitain de l'archevêché catholique de St. John's. C'est aussi l'église-mère et le symbole du catholicisme à Terre-Neuve. Sa structure témoigne de la foi et de la détermination de la population irlando-catholique de St. John's et des communautés des petits villages côtiers, particulièrement celles de Harbour Grace, Ferryland, Calvert, Placentia et St. Mary's, qui ont aidé à sa construction.

La basilique St. John the Baptist, St. John's, T.N.L.
La basilique St. John the Baptist, St. John's, T.-N.-L.
© 1998 Fondation du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador

Le projet a été amorcé sous la direction de Mgr Michael Anthony Fleming, qui a déployé de grands efforts pour obtenir une concession de terre pouvant servir à l'édification de la cathédrale. Après avoir fait cinq voyages en Angleterre pour obtenir l'autorisation du Board of Ordnance, Fleming a fait l'acquisition de neuf acres de terre pour y construire l'église et les édifices connexes. En 1838, le clôturage du terrain a marqué le coup d'envoi des travaux et la pierre angulaire a été posée le 21 mai 1841. Seize années se sont écoulées entre le moment où les travaux d'excavation ont commencé et le jour où la cathédrale a été consacrée en 1855.

Fleming a consulté les architectes irlandais John Jones, J.M. Butler et William Deane de même que l'architecte allemand C. Schmidt pour l'élaboration des plans de construction. Des informations fondées sur des documents retrouvés à Rome indiquent que Fleming a finalement choisi les plans proposés par l'architecte du gouvernement danois, un certain C. Schmidt d'Altona, un village situé le long de l'Elbe, à l'ouest de Hambourg. Fleming a choisi un plan en croix latine et le style roman lombard en guise de reconnaissance envers Rome, qui a apporté sa contribution en réglant certaines factures relatives à la construction de la cathédrale. L'utilisation du style roman a fait de la basilique l'un des premiers exemples de l'architecture néo-romane en Amérique du Nord.

Les carrières locales de Signal Hill et de l'île Kelly (baie de la Conception), de même que celles de Mundy Pond, Long Pond et des collines South Side, ont fourni les pierres nécessaires à l'édification de la structure. Ces pierres ont été façonnées à la main par des ouvriers irlandais et aussi – fait remarquable – par Fleming lui-même qui a taillé des pierres à l'île Kelly et les a chargées sur des bateaux alors qu'il avait de l'eau jusqu'à la taille. Du calcaire de Galway et du granit de Dublin ont également servi à la construction du bâtiment. La population catholique et protestante locale de St. John's a fourni la main-d'œuvre pour ces énormes travaux de construction, les plus grands jamais faits à Terre-Neuve jusque-là. La population locale a aussi amassé des fonds importants pour payer les coûts de construction de l'église.

En 1846, le grand feu à St. John's a freiné les efforts des bâtisseurs et la construction de la cathédrale a dû être retardée. Il se peut que la construction ait été ralentie par la faillite de la banque Wright's à Londres, où Fleming avait ouvert un compte européen pour les fonds de construction, mais le zèle déployé par sa congrégation pour terminer le projet laisse croire que cette faillite n'aura finalement causé qu'un léger contretemps. Fleming a dit la première messe dans le bâtiment inachevé le 6 janvier 1850. Il est mort le 14 juillet de la même année alors qu'il se trouvait au monastère franciscain Belvedere. Il a été enterré dans la crypte de la cathédrale, un honneur qu'il partage avec les évêques Thomas Scallan, J.T. Mullock et Thomas Joseph Power, et l'archevêque Edward Patrick Roche.

Cinq autres années se sont écoulées avant que la cathédrale ne soit achevée sous la direction de l'assistant et successeur de Fleming, Mgr John Thomas Mullock. À la fin des travaux, en 1855, elle mesurait 246 pi 6 po de long, et 186 pi 6 po de large au niveau du transept. L'intérieur fait 55 pi de haut. À la fin des travaux, elle comptait 2000 places assises et était considérée comme l'un des plus grands bâtiments en Amérique du Nord britannique. Les deux tours de 138 pi, de chaque côté de l'entrée, renferment une tour de l'horloge et neuf cloches irlandaises. C'est l'Irlandais James Murphy qui a coulé la plus grosse cloche (elle pèse deux tonnes), baptisée St. John, en 1850. On lui a d'ailleurs remis une médaille d'or pour souligner son travail lors de l'Exposition des fabricants irlandais de Dublin.

Mgr Mullock a présidé la messe de consécration le 9 septembre 1855. De nombreux chefs religieux catholiques éminents ont assisté à la messe: Mgr John Hughes, archevêque de New York; Mgr Armand-François de Charbonnel, évêque de Toronto; Mgr Thomas Louis Connolly, évêque du Nouveau-Brunswick; et Mgr Colin Francis MacKinnon, évêque de L'Arche (Antigonish), en Nouvelle-Écosse.

L'intérieur de l'église contient de nombreux artefacts et œuvres d'art de grande valeur. Les vitraux ont été réalisés à Beauvais (France), à Londres (Angleterre) et à Dublin (Irlande). On y trouve également une importante collection de sculptures religieuses néoclassiques et naturalistes d'Irlande et d'Italie. L'une des statues les plus précieuses est Le Christ mort, une œuvre de l'artiste irlandais John Hogan. Il s'agit de l'un des trois seuls exemplaires dans le monde et le seul en Amérique du Nord.

L'église contient aussi des statues du célèbre artiste Filippo Ghersi et d'autres de John Edward Carew, réputé pour son bas-relief La mort de Nelson exécuté sur la colonne Nelson de Trafalgar Square, à Londres. C'est Carew qui a fait la statue de saint Jean-Baptiste au sommet de l'arcade menant à la Piazza, devant la basilique. Il est aussi l'auteur de la statue de l'Immaculée Conception, au centre de Cathedral Square, de celle de saint François d'Assise, du côté est de l'entrée, et de celle de saint Patrick, du côté ouest de celle-ci.

Plusieurs ajouts ont été faits à l'intérieur du bâtiment au cours du 20e siècle. En 1903, l'artiste terre-neuvien Dan Carroll, en collaboration avec Mgr Howley et la famille de plâtriers Conway, a conçu et réalisé le plafond orné, et en 1955, l'entreprise de décoration Rambusch de New York a réalisé le décor polychrome du plafond. L'année de son centenaire, en 1955, la cathédrale St. John the Baptist a été désignée basilique mineure par le pape Pie XII en reconnaissance de son importance exceptionnelle sur les plans artistique, architectural et historique.

En 1955, un grand orgue de taille imposante, fabriqué par l'entreprise de réputation internationale Casavant Frères de Québec, a été installé à la mémoire des paroissiens morts pendant la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale. L'orgue de 66 jeux et de 4050 tuyaux est le plus grand instrument de Terre-Neuve. En 1955, le gouvernement et la population du Portugal ont apporté leur contribution à la basilique en lui faisant don d'une statue de Notre-Dame de Fatima, laquelle a été installée sous la galerie ouest.

Le pape Jean-Paul II a visité la basilique le 12 septembre 1984. Chaque année, dans le temps des fêtes, l'Orchestre symphonique de Terre-Neuve y présente Le Messie de Handel. En 1984, la basilique a été désignée site historique national par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada et, en octobre 1988, la Fondation du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador a désigné la basilique St. John the Baptist comme structure patrimoniale inscrite.

English version

Table des matières des structures patrimoniales inscrites (en anglais)

On peut aussi trouver la structure patrimoniale inscrite de la basilique St. John the Baptist, la basilique St. John the Baptist - Lieu historique de la ville de St. John's et l' arche d'entrée de la basilique St. John the Baptist - Lieu historique de la ville de St. John's sur le site Web de la Fondation du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador (Heritage Foundation of Newfoundland and Labrador). Le site Web de la Fondation ne présente qu'une partie des structures patrimoniales inscrites de Terre-Neuve-et-Labrador. Pour trouver leur liste complète ou une structure en particulier, visitez la page de recherche des propriétés de la Heritage Foundation of Newfoundland and Labrador.