Edward Patrick Roche
Né à Placentia en 1874; catholique romain

Edward Patrick Roche est né le 19 février 1874 à Placentia, dans une famille catholique aisée. Il a fait ses études au Collège St. Bonaventure de St. John's et au Collège All Hallow's de Dublin, où il a été ordonné en 1897. Il a amorcé sa vocation dans le sud de la baie de la Conception jusqu'à sa désignation à la Cathédrale de St. John's au poste de vicaire général du diocèse en 1907. Il a été consacré archevêque après le décès de Michael Francis Howley, en 1915. En dépit de sa santé fragile (il était atteint de la tuberculose), Roche a connu un long épiscopat, qui a duré jusqu'à sa mort en 1950.
Roche s'est révélé habile administrateur, veillant à l'organisation et à l'expansion de l'éducation et des églises dans son diocèse. Il a aussi été la force vive derrière la construction de l'hôpital St. Clare's Mercy en 1922. Tôt dans sa carrière, Roche s'est distingué par sa sensibilité comme directeur spirituel et confesseur, bien que sa maladie et sa résidence de Beaconsfield, ainsi que son penchant pour les célébrations liturgiques élaborées, lui aient valu la réputation d'être distant et suffisant.
La campagne pour Confédération a trouvé en lui un de ses plus rudes adversaires. Ceci dit, cette opposition ne saurait être entièrement attribuée à une quête de pouvoir. Outre les craintes que la Confédération mette en danger l'éducation religieuse et que la permissivité des lois sur le divorce menace la vision catholique traditionnelle de la famille, c'est surtout l'histoire politique et ecclésiastique de Terre-Neuve qui semble avoir fixé la position de Roche sur la Confédération. Non seulement l'obtention d'un gouvernement responsable en 1855 pouvait-elle être vue comme une victoire du parti Libéral à majorité catholique, mais l'indépendance à l'égard du Canada était aussi un legs du dix-neuvième siècle qui ne pouvait être cédé sans combat. Par conséquent, dans les pages de The Monitor, le mensuel catholique du diocèse, l'archevêque a écrit qu'il fallait d'abord rétablir un gouvernement responsable, tel que promis par la Grande-Bretagne, avant de considérer la Confédération. Toutefois, le point de vue de Roche n'était pas partagé par l'évêque de la côte ouest, Michael O'Reilly, qui soutenait la Confédération avec le Canada. Alors qu'un autre collègue de Roche, l'évêque John Michael O'Neill de Harbour Grace, d'abord opposé à la Confédération, s'est vite adapté aux nouvelles réalités politiques après le deuxième référendum, l'archevêque n'a jamais fait la paix avec la Confédération. Il est décédé le 23 septembre 1950.