Histoire des Béothuks après le contact

Les Béothuks sont les descendants directs d'un peuple autochtone d'une époque récente que les archéologues intègrent au Little Passage Complex. Il s'agit en fait du même peuple. Les archéologues appellent Béothuks les Indiens du Little Passage Complex qui se procuraient des objets européens.

Lorsque les Européens sont arrivés à Terre Neuve vers 1497, le peuple qu'on allait connaître sous l'appellation des Béothuks vivait tout autour de l'île, à l'exception peut être de la région est de la péninsule d'Avalon. Il y a de bonnes raisons de croire que des Béothuks vivaient aussi de l'autre côté du détroit de Belle Isle dans la région qui correspond aujourd'hui au Labrador et à la Basse Côte Nord du Québec. En fait, il est utile à de nombreux égards de voir les Béothuks préhistoriques (ou du Little Passage Complex) dans un continuum qui s'étend de l'île de Terre Neuve à la côte du centre du Labrador où vivait un groupe étroitement lié que les archéologues appellent le peuple de Point Revenge. Plusieurs archéologues pensent que les autochtones de Point Revenge sont les ancêtres des Innus d'aujourd'hui, ce qui ferait des Innus les plus proches parents des Béothuks.

Occupation béothuque de Terre-Neuve 1497-1829, Sites béothuks importants
Occupation béothuque de Terre Neuve de 1497 à 1829

D'après l'ouvrage « Prehistoric Archaeology in Atlantic Canada Since 1975 » de J. A. Tuck. Journal canadien d'archéologie No 6 (1982), p. 203. Illustration de Tina Riche.

Cycle saisonnier des Béothuks

Les Béothuks, comme tous les autres chasseurs cueilleurs subarctiques, suivaient un cycle saisonnier assez précis au cours de l'année afin de se procurer la nourriture et les autres matières dont ils avaient besoin pour vivre. Alors que cette tournée saisonnière était légèrement différente d'un endroit à l'autre, on peut partiellement la reconstituer à l'aide des preuves archéologiques issues de plusieurs sites béothuks. À Boyd's Cove, dans la baie Notre Dame, il est par exemple possible que des Béothuks aient habité ce grand campement une bonne partie de l'année. Les Béothuks de Boyd's Cove auraient pu pêcher des mollusques et des crustacés ainsi que des poissons vivant près du littoral et chasser le phoque commun et plusieurs oiseaux migrateurs près du village pendant les mois les plus chauds, mais ils auraient dû établir des camps satellites dans les îles périphériques et sur les caps afin de chasser le phoque du Groenland à la fin de l'hiver et au début du printemps. Ils auraient dû installer des campements similaires pour pêcher le saumon dans des rivières plus grandes à proximité au cours de l'été. Il aurait été absolument nécessaire de chasser le caribou à l'automne, non seulement pour la viande, mais aussi pour les peaux utilisées pour l'habillement et les tendons utilisés comme fil à coudre. Il était plus facile de chasser les caribous au cours de leur migration automnale lorsqu'ils franchissaient de grandes étendues d'eau comme la rivière Exploits. Nous savons que certains groupes béothuks installaient de longues clôtures de rabattage faites de perches et de morceaux de peaux (et plus tard des toiles) pour diriger les caribous. Ces allées, comme on les appelle parfois, servaient à diriger les animaux vers des étendues d'eau où ils étaient plus faciles à tuer, parfois lorsqu'ils grimpaient sur la rive de la rivière. Il est fort possible que des bandes entières de Béothuks campaient le long de la rivière Exploits afin de profiter de cette ressource.

Au cours de la période préhistorique, nous savons aussi que les ancêtres des Béothuks auraient dû planifier des voyages pour se rendre jusqu'aux sources de cherts gris-vert et bleu-vert qu'ils préféraient pour fabriquer leurs outils et leurs armes de pierre. Selon des géologues, dans l'est de la baie Notre Dame, ce chert provient probablement des rochers issus de la dernière période glaciaire. Les archéologues n'ont toujours pas découvert où se trouvent ces rochers de chert, mais il est certain que les Béothuks préhistoriques de Boyd's Cove auraient eu besoin d'une quantité suffisante de matière première pour fabriquer les pointes de lance et de flèche nécessaires pour chasser le caribou.

Les autochtones qui chassaient et pêchaient sur les côtes et à l'intérieur des terres de Terre Neuve étaient organisés en bandes de peut être 30 à 50 membres. Ces groupes étaient dirigés par des personnes qui faisaient l'objet d'un consensus parmi les membres. Il est fort probable qu'un chasseur particulièrement doué dirigeait la chasse aux caribous par exemple, alors qu'une vieille femme sage prenait des décisions et était consultée lorsque de nouveaux étrangers arrivaient d'Europe par la mer.

Le commerce de la fourrure

Nous savons relativement peu de choses des premiers contacts qui ont eu lieu au 16e siècle entre les Béothuks et les Européens. Il apparaît qu'un commerce informel, semblable à ce qui se faisait ailleurs dans le golfe du Saint Laurent, était pratiqué à Terre Neuve et possiblement dans le détroit de Belle Isle. Un tel commerce a pu prendre par moment la forme d'un troc silencieux, c'est à dire un échange où un camp laissait des biens à un endroit convenu et un autre camp les remplaçait par d'autres biens. Le troc silencieux semble avoir lieu lorsque deux groupes qui se méfient l'un de l'autre veulent faire des échanges. Il est certain que les Béothuks auraient souhaité se procurer des aiguilles de fer, des casseroles en cuivre, des couteaux et des haches qui attiraient tant les autres peuples autochtones partout dans le Nouveau Monde. De même, les premiers pêcheurs venus dans la région étaient ravis de pouvoir échanger ces objets contre de précieuses fourrures de castor, de martre et de renard qui se vendaient à prix fort en Europe.

Ailleurs au nord-est, ce commerce informel au 16e siècle s'est transformé en véritable commerce au 17e siècle. Les Mi'kmaqs des provinces maritimes en sont d'ailleurs un bon exemple. Les Mi'kmaqs ont commencé à commercer avec les tout premiers Européens à venir dans la région et, au début du 17e siècle, ils étaient devenus dépendants de ce commerce. Même si les aiguilles en fer, les haches et les couteaux ainsi que les bouilloires en cuivre, le tissu et les perles pouvaient améliorer leur vie, ces objets avaient un coût considérable. Les animaux à fourrure fournissent peu, voir aucune, viande (exception faite du castor), mais la chasse et la trappe exigent beaucoup d'énergie. Le temps passé à trapper les renards et les loutres, par exemple, et à percer des trous dans des huttes de castor gelées diminuait d'autant le temps qu'on pouvait consacrer à chasser l'orignal et le caribou. Le simple fait de se rassembler dans un port de pêche pour attendre l'arrivée d'un navire européen représentait un coût. Nous savons d'après des documents historiques que les Mi'kmaqs et les Innus se rassemblaient parfois en grand nombre à de tels endroits et épuisaient rapidement leurs réserves de nourriture. Cette situation les forçait parfois à échanger des biens contre de la nourriture européenne comme des pois secs, de la farine et autres aliments du genre qui étaient beaucoup moins nutritifs que leur nourriture traditionnelle.

En plus de perturber leur cycle traditionnel, le commerce de la fourrure était aussi la source d'autres maux. Les Européens apportaient de l'alcool, un produit que les peuples autochtones du nord-est ne connaissaient pas du tout. Au 17e siècle, les Mi'kmaqs ont commencé à acheter des armes à feu, ce qui a rendu les guerres encore plus meurtrières. Il semble qu'il y ait eu également une augmentation des guerres entre autochtones parce que divers groupes cherchaient à augmenter leur part dans le commerce de la fourrure. Le plus lourd tribut à payer était cependant les maladies européennes. Les peuples autochtones du Nouveau Monde n'avaient aucune protection immunitaire contre des maladies telles que la petite vérole, l'influenza, la rougeole et d'autres maladies et le 17e siècle allait marquer le début d'une longue agression biologique dont ont été victimes des groupes comme les Mi'kmaqs.

Les Mi'kmaqs ont aussi fait les frais d'une sorte d'agression culturelle. Avec le 17e siècle sont arrivés des missionnaires européens qui ridiculisaient leurs croyances religieuses et cherchaient à convertir au christianisme ceux qu'ils rencontraient. Les Mi'kmaqs et d'autres peuples du nord est se sont aussi retrouvés mêlés aux guerres impériales de l'époque. C'était la période où les Français et les Anglais se battaient pour le contrôle de ces nouvelles terres et il était fréquent que les deux pays tentent de s'allier les autochtones.

Reconstitution d'un wigwam béothuk à Indian Point, lac Red Indian
Reconstitution d'un wigwam béothuk à Indian Point, lac Red Indian
Avec la permission de J.A. Tuck, Atlantic Archaeology Ltd. Tiré de Shanawdithit's People: The Archaeology of the Beothuk, de Ralph Pastore (doctorat), St. John's, T. N.-L., Atlantic Archaeology Ltd., © 1992) p. 21.

Dans une large mesure, ce n'est pas ce qu'ont vécu les Béothuks. Après le début du 17e siècle, il y a peu de preuves de l'existence d'un commerce entre les Béothuks et les pêcheurs et colons de l'île de Terre Neuve. John Guy, un colonisateur anglais qui a rencontré des Béothuks à l'automne 1612 au fond de la baie Trinity de Terre Neuve, fait exception à la règle. Ce qui rend cette rencontre intéressante, c'est la façon dont les Béothuks ont tenté de négocier un échange entre les deux groupes. Après un premier contact amical, Guy est retourné sur les lieux de la première rencontre. Il a alors découvert une dizaine de perches sur lesquelles les Béothuks avaient accroché des fourrures et des coquillages, espérant manifestement que Guy laisserait à son tour ce qu'il jugerait approprié. Il semble s'agir d'un exemple classique de troc silencieux et probablement la forme de commerce la plus répandue entre les Béothuks et les Européens au cours du siècle précédent.

Relations entre les Européens et les Béothuks

Au cours du siècle qui suivra la rencontre de Guy avec les Béothuks de la baie Trinity, ceux-ci seront pratiquement absents des documents historiques. Il est à peu près certain qu'ils évitaient les Européens et qu'ils se procuraient les objets en métal qu'ils désiraient en visitant des postes de pêche abandonnés. Vers la fin du 18e siècle, les rapports de conflits entre les Européens et les Béothuks se multiplient, en partie parce que la population anglaise grandissante commençait à empiéter sur le territoire des Béothuks. Avec l'expansion de la colonie dans la baie de Bonavista et par la suite dans la baie Notre Dame, il était de plus en plus difficile pour les Béothuks de chasser et pêcher pour se procurer les ressources côtières indispensables à leur survie. Parallèlement, la présence croissante des Mi'kmaqs dans les régions sud-ouest et sud de l'île semble avoir entravé l'utilisation de ces terres par les Béothuks. Il n'est pas impossible qu'ils aient cessé d'exploiter la région du détroit de Belle-Isle avant même l'arrivée des pêcheurs de baleine basques au milieu du 16e siècle qui a été suivie par des expéditions inuites venant du nord et l'arrivée d'entrepreneurs français en quête de poisson et de phoque. Vers le milieu du 18e siècle, le monde des Béothuks commençait à s'effondrer autour d'eux et ils sont devenus de plus en plus dépendants du caribou et du castor de l'intérieur des terres.

Mais ces ressources étaient insuffisantes et les Béothuks devaient faire des voyages en secret vers la côte pour avoir accès aux phoques, aux poissons et aux oiseaux de mer qui avaient assuré leur survie pendant des générations. Les Béothuks allaient alors faire la rencontre de colons qui les considéraient comme des voleurs et les confrontations entre les deux groupes étaient inévitables. Les Anglais que les Béothuks auraient craints le plus étaient toutefois ceux qu'on appelait les trappeurs. Puisque les Béothuks ne s'étaient pas livrés au commerce de la fourrure, les colons anglais ont commencé à trapper dès le début du 17e siècle. Cette situation était inédite en Amérique du Nord à une époque aussi précoce. Partout ailleurs, à la même époque, les colons européens échangeaient des produits aux Amérindiens contre des fourrures. Ces trappeurs étaient accoutumés à la vie dans les bois et ils étaient très irrités lorsque les Béothuks s'emparaient de leurs pièges pour en faire des lames de lance. Les trappeurs sont responsables de plusieurs attaques contre les Béothuks au cours de la deuxième moitié du 18e siècle.

Piège de trappeur, probablement du 18Ie siècle
Piège de trappeur, probablement du 18Ie siècle
Les Béothuks s'emparaient de ces pièges et récupéraient le fer pour fabriquer des outils comme des lances à caribou.
Avec la permission du musée The Rooms, St. John's, T.-N.-L.

Avant 1768, des gouverneurs de la Marine britannique et d'autres représentants faisaient peu de cas des Béothuks, probablement parce que la plupart des colons et des pêcheurs migrants de Terre Neuve avaient peu de contact avec eux. Toutefois, en 1768, le gouverneur Hugh Palliser a envoyé le lieutenant John Cartwright remonter la rivière Exploits afin d'essayer d'entrer en contact avec les Béothuks en vue d'établir des relations pacifiques avec les Anglais. Bien que Cartwright ait rapporté la présence de nombreuses habitations, il n'a rencontré aucun Béothuk.

Une maison et un canot béothuks
Une maison et un canot béothuks
Dessin tiré de la carte de John Cartwright, « A sketch of The River Exploits and The east end of Lieutenant's Lake in Newfoundland » (vers 1773).
Avec la permission des archives (PANL MG-100), The Rooms, St. John's, T.-N.-L.

Inquiétudes au sujet du bien être des Béothuks

À certains égards, Palliser représentait un nouvel état d'esprit dans le monde atlantique. Des membres de la société s'inquiétaient de plus en plus des victimes de la civilisation occidentale. Le mouvement antiesclavagiste, le mouvement pour l'abolition de la torture judiciaire et les inquiétudes au sujet de la situation lamentable des peuples autochtones étaient tous issus de cet élan humanitaire grandissant. Palliser lui-même était préoccupé non seulement par la condition des Béothuks, mais aussi par celle des Inuits du Labrador. Il a demandé que des missionnaires moraves se rendent au Labrador, en partie afin d'éviter des conflits entre les pêcheurs de baleine et les autres pêcheurs, mais aussi avec les Inuits.

Malheureusement, cette inquiétude montante au sujet du bien être des Béothuks allait avoir peu d'effet concret. En 1792, le capitaine George C. Pulling a interrogé des colons anglais de la côte nord est pour recueillir des témoignages sur les atrocités commises à l'endroit des Béothuks et il aurait apparemment présenté ce rapport à un comité parlementaire, quoique ses efforts n'aient rien donné de bien concret. Plusieurs gouverneurs, en commençant par William Waldegrave en 1797, ont émis des proclamations pour interdire les attaques contre les Béothuks et offert des récompenses à ceux qui pourraient établir un contact avec le peuple éprouvé, mais encore une fois, sans véritable succès.

La plus importante tentative d'entrer en contact avec les Béothuks a eu lieu à l'hiver 1811 lorsque le gouverneur John Duckworth a envoyé le lieutenant David Buchan remonter la rivière Exploits accompagné de quelques marins. Buchan a découvert un grand campement béothuk dont les occupants étaient probablement paralysés par la peur. Buchan a passé quelque temps avec eux et a tenté de les convaincre que ses intentions étaient pacifiques. Buchan a décidé de redescendre la rivière pour aller chercher d'autres cadeaux et a laissé sur place deux hommes en guise d'otages. Malheureusement, lorsqu'il est revenu, le campement était abandonné et ses deux hommes avaient été tués. Il est probable qu'à cette époque, les Béothuks avaient tellement souffert que seules des mesures extraordinaires auraient pu permettre une réconciliation entre eux et les colons.

Femmes béothuques qui ont marqué l'histoire

Au cours des années qui ont suivi l'expédition de Buchan, les colons ont continué d'empiéter sur ce qui avait été le territoire des Béothuks et ces derniers continuaient de faire des incursions dans les postes de pêche et les cabanes de trappeurs à la recherche d'objets venus d'Europe. Il n'est pas étonnant que les colons aient exercé des représailles. En 1818, un groupe de Béothuks s'est emparé d'un bateau rempli de marchandises appartenant à John Peyton père, un entrepreneur local depuis longtemps réputé pour ses représailles brutales contre les Béothuks qui s'étaient emparés de ses biens. À la fin de l'hiver 1819, Peyton et plusieurs de ses hommes ont attaqué un village béothuk au lac Red Indian et capturé une jeune femme après avoir tué son mari. Cette femme, Demasduit, ou Mary March, comme l'appelaient ses ravisseurs, a été envoyée à Twillingate, puis à St. John's, pour y rencontrer le gouverneur qui a ordonné qu'elle soit retournée parmi les siens. Après une vaine tentative de la réunir aux Béothuks survivants, elle est décédée à bord du navire de Buchan en janvier 1820.

Demasduit
Demasduit
Portrait de Demasduit (Mary March), peint en 1819 par Lady Hamilton. Portait original conservé dans les Archives nationales du Canada.
Avec la permission de Ralph Pastore (doctorat), Memorial University of Newfoundland, St. John's, T. N. L.

En 1823, trois femmes béothuques affamées et malades se rendent à un colon de Terre Neuve dans la baie Notre Dame. Elles ont été amenées à St. John's par John Peyton, fils de l'homme qui avait mené l'expédition lors de laquelle Mary March avait été capturée. Buchan allait finalement tenter de ramener les femmes chez elles, mais deux d'entre elles sont mortes laissant vivante une femme que nous connaissons sous le nom de Shanawdithit. Peyton, le fils, l'a ramenée chez lui où elle a vécu cinq ans, période au cours de laquelle il est tout à fait possible que les derniers Béothuks aient disparus. Shanawdithit a été amenée à St. John's en 1828 où William Cormack, un explorateur qui avait tenté deux fois sans succès d'établir un contact avec les Béothuks, l'a longuement interrogée.

William Epps Cormack, 1796-1868
William Epps Cormack, 1796-1868
Né à St. John's, William Cormack a été le premier Européen à s'aventurer à l'intérieur des terres de l'île. Le 5 septembre 1822, l'expédition de Cormack quitte la baie Smith dans la baie Trinity et arrive à la baie Saint-Georges le 4 novembre de la même année.
Avec la permission du Centre des études terre-neuviennes, bibliothèque Queen Elizabeth II, Memorial University of Newfoundland, St. John's, T.-N.-L.

Les descriptions données par Shanawdithit de son peuple et les entrevues réalisées par Cormack ainsi que la série de dessins illustrant la vie et l'histoire de son peuple sont une source inestimable de connaissances concernant les Béothuks.

Malheureusement, Shanawdithit est morte à St. John's au mois de juin 1829. Sa mort a probablement marqué la fin de son peuple, ce qui constitue une tragédie aux proportions terribles. Il faut toutefois se rappeler que la disparition des Béothuks n'est pas le résultat d'un génocide de 500 ans comme l'ont prétendu certains auteurs. Leur disparition est plutôt le résultat d'un mélange complexe de facteurs attribuables au caractère unique de l'île sur le plan de l'écologie, de l'histoire et de l'économie. Le fait qu'il n'existe aucune explication simple de la disparition des Béothuks ne change rien au fait que leur disparition est regrettable et constitue une perte pour toute l'humanité.

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