Le traité d'Utrecht

Les Anglais et leurs alliés avaient atteint les objectifs qu'ils visaient au début de la guerre de la Succession d'Espagne. Les Français avaient été chassés des Pays-Bas espagnols, dont l'empereur avait hérité. Ils avaient perdu leurs territoires en Italie et accepté, de concert avec les Espagnols, que les deux pays ne soient jamais réunis sous la même couronne.

Le traité élargissait aussi l'Empire britannique des façons suivantes :

  • Contrôle de Gibraltar et de l'île de Minorque
  • Précieuses concessions en Amérique hispanique
  • Transfert de l'île de St. Kitt's, dans les Antilles

En Amérique du Nord, la France :

  • reconnaissait les droits de la Grande-Bretagne sur le territoire de la baie d'Hudson;
  • cédait à la Grande-Bretagne l'Acadie continentale (la Nouvelle-écosse et le Nouveau-Brunswick modernes), mais pas le Cap-Breton.

En outre, en vertu de l'article 13 de ce traité, la France reconnaissait que l'île de Terre-Neuve était une possession britannique; elle retenait toutefois le droit de pêcher au large d'une section du littoral, qui allait être nommée « French Shore ». La France abandonnait sa forteresse de Plaisance, et les colons français étaient déménagés au Cap-Breton, rebaptisé île-Royale.

Article 13. L'Isle de Terreneuve avec les Isles adjacentes, appartiendra désormais & absolument à la Grande-Bretagne; &, à cette fin, le Roi T. C. fera remettre à ceux qui se trouveront à ce commis en ce Pays-là (...) la Ville et le Fort de Plaisance, & autres lieux que les François pourraient encore posséder dans ladite Isle (...) Il ne leur sera pas permis non plus d'y fortifier aucun lieu, n'y établir aucune habitation en façon quelconque, si ce n'est des échafauts & cabanes nécessaires & usitées pour secher le poisson, ni aborder dans ladite Isle dans d'autres temps, que celui qui est propre pour pêcher, & necessaire pour sêcher le poisson. Dans ladite Isle, il ne sera pas permis auxdits Sujets de la Fr. de pescher & de sécher le poisson en aucune autre partie, que depuis le lieu appellé Cap de Bona Vista, jusqu'à l'extrémité septentrionale de ladite Isle & de là en suivant la partie Occidentale, jusqu'au lieu appellé Pointe-Riche. Mais l'Isle dite Cap-Breton & toutes les autres quelconques, situées dans l'embouchure & dans le Golphe de St.Laurent, demeureront à l'avenir à la France (...)

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