Saint-Pierre et Miquelon
La dimension française de l'histoire de Terre-Neuve est accentuée par la présence, à quelque 20 kilomètres au large de la péninsule de Burin, de l'archipel français de Saint-Pierre et Miquelon, importante base de pêche durant des siècles. Ses habitants, de même que les pêcheurs venus de France, ont entretenu des rapports changeants avec leurs voisins terre-neuviens.
Le rude paysage de ces îles rocheuses et dénudées n'est adouci que par une mince couche de tourbe. Sur leurs rives généralement escarpées, on ne trouve qu'un seul bon havre, celui de Saint-Pierre, qui ne pouvait à l'origine accueillir que des navires de tonnage médiocre, mais serait éventuellement amélioré par la construction de brise-lames. La ville de Saint-Pierre où sont concentrés la majorité des habitants, soit autour de 5 600 personnes sur une population totale d'environ 6 392 (chiffres de 1990), est le centre administratif de l'archipel et le site de son principal aéroport.
Autrefois, l'archipel comptait trois îles principales : Saint-Pierre, Miquelon et Langlade. Au cours du 18e siècle, Miquelon et Langlade ont été reliés de façon permanente par un immense cordon littoral de dunes. Miquelon et Saint-Pierre sont séparés par un détroit de six kilomètres que les pêcheurs ont baptisé « Gueule de l'enfer » en raison de ses courants redoutables. L'archipel comporte aussi plusieurs îlots, dont seule l'Île-aux-Marins, à l'embouchure du havre de Saint-Pierre, aura été habitée, du milieu du 19e siècle jusqu'en 1965.
De nos jours, la population de Saint-Pierre et Miquelon dépend de la pêche et, de plus en plus, du tourisme sur les plans de l'emploi et des revenus. En outre, le gouvernement de France fait des investissements considérables dans l'archipel, déterminé à conserver ce dernier vestige du vaste empire français en Amérique du Nord.
