Nettoyage mécanique et identification des artefacts

Le nettoyage mécanique

La terre qui entoure les artefacts renferme de l'argile, des feldspaths et du quartz, et sa teneur en matières organiques est élevée. Une fois mélangée avec de l'eau souterraine, cette terre donne une matrice sédimentaire semblable à une pâte qui adhère à l'objet. Cette matrice sédimentaire doit être retirée avant que l'on procède à l'identification des artefacts.

Dès leur mise au jour, les objets trouvés sont envoyés au laboratoire pour un nettoyage mécanique. Les céramiques suffisamment solides, le verre, le bois, les fragments de pipes, les ardoises et le fer sont d'abord classés selon les types de matériaux. Les objets composés d'un matériau similaire sont lavés sous un mince filet d'eau afin de retirer les dépôts de terre à la surface. Des brosses douces sont parfois utilisées. Les artefacts sont ensuite identifiés, catalogués et préservés.

Nettoyage d'un artefact à l'aide d'une brosse douce
Nettoyage d'un artefact à l'aide d'une brosse douce
©1999, site Web du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador.

Généralement, on n'utilise pas de détergents pour nettoyer les artefacts à cause du risque potentiel d'endommager et/ou de contaminer (pour les besoins de l'investigation scientifique) l'objet. Des produits chimiques sont parfois nécessaires pour éliminer la terre et la saleté. Cela requiert l'expertise d'un conservateur-restaurateur qui connaît bien les réactions chimiques et qui est en mesure de contrôler le processus de nettoyage chimique.

Pendant l'étape du nettoyage mécanique, seule la saleté superficielle adhérant à la surface de l'objet est retirée. Toute matière corrodée présente sur l'objet doit être radiographiée avant le traitement. La radiographie utilisée pour l'analyse des objets métalliques produit des images qui permettent au conservateur-restaurateur et à l'archéologue de voir l'état de la surface originale et de la structure interne de l'artefact. Cela les aide non seulement à identifier les objets, mais aussi à prédire l'état de l'artefact.

Croix de fer mise au jour
Croix de fer mise au jour
Croix de fer ornée dont l'intérieur des orbes, ainsi que l'emboîture dans laquelle une tige en bois a été insérée, étaient revêtus de laiton. Des traces d'or à la surface indiquent que la croix originale était dorée. Son origine demeure un mystère. Elle se trouvait dans la forge au moment où elle a été détruite vers le milieu du 17e siècle.
Avec la permission du Département d'archéologie, Memorial University, St. John's, T.-N.-L.
Rayon X de la croix de fer
Rayon X de la croix de fer
La radiographie permet au conservateur-restaurateur et à l'archéologue de voir l'état de la surface originale et de la structure interne de l'artefact.
Avec la permission du Département d'archéologie, Memorial University, St. John's, T.-N.-L.
Croix de fer parfaitement nettoyée
Croix de fer parfaitement nettoyée
Grâce aux rayons X, les conservateurs-restaurateurs sont parvenus à nettoyer la surface de cette croix de fer avec minutie et précision.
Avec la permission du Département d'archéologie, Memorial University, St. John's, T.-N.-L.

L'identification des artefacts

Le laboratoire de restauration n'est pas un lieu réservé uniquement au traitement et à la conservation des artefacts. Il sert aussi de laboratoire de recherche aux archéologues qui puisent dans les informations recueillies à la suite de l'analyse de ces artefacts pour éclairer leur interprétation du passé.

Les archéologues visitent le laboratoire pour voir les objets pendant qu'ils sont nettoyés et identifiés et ils donnent souvent un coup de main en participant au nettoyage ou en consultant des livres qui les aideront à identifier les objets mis au jour. À ce stade du travail d'interprétation, on a recours à certains instruments tels que des loupes, des microscopes et des sondes. On utilise parfois de l'équipement plus complexe, tel qu'une microsonde électronique, pour observer et évaluer la matière en question. Cet équipement est utilisé plus souvent par les spécialistes des sciences de la Terre pour examiner les environnements anciens, mais il peut également être utile à l'archéologue/conservateur-restaurateur.

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