Le front de mer de Ferryland

Entre 1992 et 1995, une section du front de mer du 17e siècle a été mise au jour. L'ampleur des vestiges a surpris les archéologues, car aucun des bâtiments n'est mentionné dans les premières lettres en provenance d'Avalon, et aucun ne figure sur la carte de James Yonge datant des années 1660.

Vestiges du front de mer du 17e siècle
Vestiges du front de mer du 17e siècle
Vue sur les vestiges du front de mer du 17e siècle de la colonie d'Avalon à Ferryland, T.-N.-L.
©1998, site Web du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador.
Carte de Ferryland par James Yonge, vers 1663
Carte de Ferryland par James Yonge, vers 1663
Bien que Yonge n'ait fait aucune mention de tels bâtiments sur sa carte, les archéologues ont découvert les vestiges du front de mer du 17e siècle qui faisaient autrefois partie de la colonie d'Avalon.
Tiré de F.N.L. Poynter, éd., The Journal of James Yonge, 1647-1721, Plymouth Surgeon (Londres, Longman, Green & Co. Ltd., ©1963) Planche 4 A: "Partie de la côte de Terre-Neuve montrant Ferryland", en regard de la page 81.

Les fouilles archéologiques ont mis au jour une section d'un ouvrage longitudinal en pierre bordant autrefois des sections des côtés sud et est de l'arrière-port appelé The Pool. Cet ouvrage faisait partie des premiers aménagements réalisés à Avalon, fort probablement sous la direction du capitaine Wynne, le premier gouverneur. Le mur de pierres à simple paroi commençait sous la laisse de haute mer et s'élevait à presque 1,5 mètre (5 pieds) de haut. De la terre prélevée sur la colline escarpée située au sud a été entassée derrière le mur pour niveler le sol afin que des bâtiments puissent être construits sur la façade portuaire.

Vestiges du front de mer de la colonie d'Avalon
Vestiges du front de mer de la colonie d'Avalon
Autre vue sur les vestiges du front de mer du 17e siècle de la colonie d'Avalon à Ferryland, T.-N.-L.
©1998, site Web du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador.

Le premier de ces bâtiments mis au jour servait d'entrepôt et de lieu de travail. L'intérieur mesurait environ 17 mètres (56 pieds) sur 5 mètres (16,5 pieds), les murs étaient en pierres et la couverture en ardoise. Au cours des premières années, un alchimiste ou essayeur travaillait dans la partie est du bâtiment en examinant les pierres de la région à la recherche de métaux précieux; des fragments de ses creusets et de ses coupelles ont été trouvés dans la couche la plus profonde. Plus tard, juste avant la destruction du bâtiment, probablement lors du raid néerlandais de 1673, un tonnelier fabriquait et réparait des tonneaux dans la partie ouest du bâtiment.

Adjacentes au mur ouest, des latrines dallées de pierres ont été creusées au moment de la construction originale. Des canalisations d'égout traversant l'ouvrage longitudinal permettaient de rejeter les déchets dans le Pool et de laisser la marée entrer et sortir des latrines deux fois par jour pour évacuer les eaux usées.

Latrines dallées de pierre, 1998
Latrines dallées de pierre, 1998
Vestiges de latrines dallées de pierre construites vers 1622 dans la colonie d'Avalon.
©1998, site Web du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador.

Après la destruction de l'entrepôt, cette zone a été remplie jusqu'à une profondeur d'environ 1 mètre (3,25 pieds), des parties de murs de l'entrepôt ont été enlevées, et la pierre a été recyclée pour construire une étable à deux rangées, ou vacherie, ainsi qu'une aire d'entreposage adjacente. Le bâtiment était recouvert de chaume et, lorsqu'il a brûlé à la fin du siècle, probablement pendant le raid français de 1696, des restes de pannes, de chevrons, de voliges et même de chaume ont été retrouvés intacts par les archéologues près de 300 ans plus tard.

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