La conservation des artefacts inorganiques

Les artefacts inorganiques sont constitués d'éléments présents dans la croûte terrestre. De par leur nature, ces objets ne s'enflamment pas, sont insensibles à la lumière et à l'humidité, ont une structure cristalline ou de verre, sont fragiles, et varient de poreux à denses, et de mous à durs. Les objets qui font partie de ce groupe sont fait de pierre, de métal, de verre et d'argile.

Les nombreuses céramiques trouvées à Ferryland font partie de cette catégorie. Les céramiques sont généralement plutôt stables, mais elles requièrent parfois une technique d'excavation spéciale pour extraire les tessons écrasés du sol. Sur la photo ci-dessous, des conservateurs-restaurateurs procèdent à une levée en bloc à l'aide d'un support fabriqué avec de la gaze et de la cire afin d'extraire du sol le(s) récipient(s) grossier(s) en terre cuite.

Levée en bloc
Levée en bloc
Les conservateurs=restaurateurs procèdent à une levée en bloc à l'aide d'un support fabriqué avec de la gaze et de la cire afin d'extraire du sol le(s) récipient(s) grossier(s) en terre cuite.
Avec la permission du Département d'archéologie, Memorial University, St. John's, T.-N.-L.

Les différents types de céramique comprennent le grès cérame, la poterie vernissée et la faïence stannifère. Sur la photographie ci-dessous, nous voyons un « pot à surprise » en faïence stannifère recouverte d'un émail blanc. L'ornement de ce pot témoigne de l'habileté du potier du 17e siècle.

Pot en faïence stannifère
Pot à surprise en faïence stannifère recouverte d'un émail blanc
Pot en faïence stannifère communément appelé pot à onguent.
Avec la permission du Département d'archéologie, Memorial University, St. John's, T.-N.-L.

La céramique sigillée qui était fabriquée dans le village d'Estremoz, au Portugal, est probablement le type de céramique le plus inhabituel découvert à ce jour à Ferryland. Ces poteries polies au brunissoir et non vernissées de couleur orangée aux formes distinctives sont souvent décorées de gravures aux motifs géométriques, curvilignes ou floraux peintes dans une fine argile blanche.

Partie supérieure décorée d'un vase en céramique sigillée de typologie élaborée
Partie supérieure décorée d'un vase en céramique sigillée de typologie élaborée
De tels objets en céramique étaient fabriqués à Estremoz, au Portugal, aux 16e et 17e siècles. Il s'agissait d'objets de luxe, et la collection de Ferryland contient les seules céramiques de ce type découvertes au Nouveau Monde.
Avec la permission du Département d'archéologie, Memorial University, St. John's, T.-N.-L.

Au 17e siècle, la noblesse et les citoyens fortunés était probablement les seuls à pouvoir s'offrir de la poterie en céramique sigillée. Par conséquent, les objets en céramique sigillée découverts à Ferryland appartenaient peut-être aux familles Calvert et Kirke.

On a trouvé à Ferryland des objets métalliques fabriqués en fer, en cuivre et alliages de cuivre, en plomb, en étain, en or et en matériaux composites. L'or est le métal le mieux préservé ou le plus stable que l'on puisse extraire d'un milieu d'enfouissement puisqu'il ne présente aucun signe d'altération. L'excellent état de préservation de ces anneaux en or en témoigne.

Anneaux en or
Anneaux en or
À droite – Bague en or composée d'une fine chaîne, de deux petits anneaux et d'une torsade (fil de fer) trouvée dans une couche datant des dernières années du 17e siècle. Elle a probablement été perdue au cours de l'attaque française du 21 septembre 1696. À gauche – Bague en or à motif quadrillé trouvée à deux mètres seulement de l'autre bague et qui a probablement été perdue au même moment. Les deux anneaux sont de tailles différentes.
Avec la permission du Département d'archéologie, Memorial University, St. John's, T.-N.-L.

Le fer est le métal le plus fragile, car il réagit rapidement au contact des composants du milieu d'enfouissement. Les composants du sol les plus nuisibles au fer sont les ions chlorures présents dans l'eau salée. Il est alors nécessaire de traiter le fer à l'aide de méthodes de décapage chimique afin de retirer les ions chlorures nuisibles.

Certains artefacts en fer, telle cette croix de fer composée de fer, de laiton et d'or, doivent être soumis à des traitements complexes et fastidieux. Cette croix a nécessité un traitement de conservation d'environ 250 heures en raison de sa composition complexe.

Croix de fer ornée
Croix de fer ornée
Cette croix a nécessité un traitement de conservation d'environ 250 heures.
Avec la permission du Département d'archéologie, Memorial University, St. John's, T.-N.-L.

English version