Impacts du climat « normal »
Les aspects du climat « normal » de Terre-Neuve-et-Labrador peuvent être soit positifs (bénéfiques), soit négatifs (problématiques).
Aspects positifs
(1) Les orages accompagnés d'éclairs fréquents, de grêle, de pluies torrentielles, de fortes bourrasques et parfois de tornades, susceptibles de causer des dommages ou des pertes de vie, surviennent très rarement dans l'intérieur de l'île et du Labrador. Vu la faible densité de population, de telles tempêtes ne posent que peu de risques ou de probabilités de blessures ou de décès, ni de dommages très coûteux.
(2) Comparés avec les zones du nord de l'île et le Labrador, le sud et le sud-est de Terre-Neuve connaissent des hivers relativement doux (les périodes de températures inférieures à -15o C sont rares) et de courte durée. En conséquence, les usagers domestiques, commerciaux et industriels, dont une forte proportion vivent dans le sud-est de Terre-Neuve, ont moins besoin de chauffage et dépensent moins pour le carburant et l'électricité.
Aspects négatifs
(1) De la fin de l'automne au début du printemps, les températures des zones sud et sud-est de l'île fluctuent très souvent autour du point de congélation (cycles de gel/dégel). De telles oscillations de température produisent des alternances de précipitations gelées et liquides; en conséquence, l'expansion et la contraction répétée de l'eau ou de la glace détériorent le revêtement des routes et la réfection de la chaussée est nécessaire plus souvent que dans un régime hivernal plus stable et plus sec. Des problèmes similaires peuvent affecter les murs et les toits de bâtiments, s'ils ne sont pas conçus, choisis ou entretenus adéquatement.


(2) Des vents de tempête (d'une vitesse soutenue de plus de 70 km/h, avec des bourrasques dépassant 100 km/h) accompagnent les cyclones les plus intenses qui passent plusieurs fois par an, surtout en hiver, au-dessus ou à proximité de l'île et du sud-est du Labrador. Des vents de cette violence présentent des dangers potentiels pour la circulation routière, en particulier si la condition de la chaussée et la visibilité sont aussi affectées.

La vitesse des vents peut être aggravée par le relief local, comme dans le cas des vents descendants du secteur de Wreckhouse, près de la vallée Codroy, qui ont au fil des années interrompu la circulation et causé de nombreux accidents. De tels risques exigent la mise en place d'avertissements adéquats. Les vents violents posent aussi des risques de dommages matériels aux propriétés en déracinant ou en brisant des arbres; ce fut le cas à St. John's les 6 et 7 octobre 1992 lorsque la saturation du sol et le poids du feuillage d'automne ont contribué à la chute de nombreux arbres à feuilles caduques.

En outre, le transport maritime est parfois entravé par la combinaison de vents violents et de vagues, en particulier durant les manœuvres précises nécessaires à l'amarrage. Les horaires des traversiers qui exigent de courts allers-retours sont spécialement vulnérables aux conditions de vent et de houle, surtout entre novembre et mars.
(3) Durant les périodes de pluie ou de bruine verglaçantes, l'accumulation de glace (accrétion) sur les surfaces exposées peut créer des conditions difficiles ou dangereuses pour les conducteurs et les piétons, causer des pannes d'électricité et exiger le dégivrage des avions sur les pistes.

L'accumulation de verglas est plus fréquente dans les zones côtières de l'est de l'île, où elle dure en moyenne au moins quatre fois plus longtemps que dans l'ouest de l'île de Terre-Neuve et au Labrador. La plupart des années, les occurrences de verglas sont relativement courtes (de trois à huit heures), ne créant que des inconvénients temporaires, des cas relativement rares d'accidents et de blessures et des pannes d'électricité limitées. Les épisodes prolongés de précipitations verglaçantes ont des conséquences beaucoup plus graves.

(4) Des tempêtes de neige lourde poussée par le vent (blizzards) posent des dangers pour la sécurité des personnes inadéquatement vêtues à l'extérieur et sur les routes isolées, surtout quand la température est de beaucoup inférieure au point de congélation. L'immobilité augmente les risques d'engelures et d'hypothermie. Des blizzards peuvent se produire partout dans la province, de la fin de l'automne jusqu'au début du printemps, mais sont en moyenne relativement plus probables sur les reliefs les plus exposés des côtes du nord-est et de l'ouest de l'île, et sur la côte du Labrador.