William Vaughan et le nouveau Cambriol

Sir William Vaughan (1575-1641) est un avocat, érudit et poète gallois. Il est très préoccupé par la situation économique déplorable du pays de Galles et considère la colonisation outre-mer. Il décide de fonder une colonie à Terre-Neuve puisque le trajet vers l'île est simple et les activités de pêche déjà bien implantées.

En 1616, il achète auprès de la compagnie de Terre-Neuve un territoire situé au sud de la péninsule d'Avalon qui s'étire de la baie Caplin (maintenant Calvert) à la baie Placentia. Il baptise ce territoire nouveau Cambriol (le petit pays de Galles du Nouveau Monde).

L'année suivante, il envoie quelques colons mal préparés s'installer au havre d'Aquaforte. Ils y passent l'hiver, réfugiés dans les cabanes qu'utilisent les pêcheurs saisonniers l'été. En 1618, il engage Richard Whitbourne, un capitaine de pêche chevronné, et lui confie la mission d'emmener des colons et des provisions vers cette colonie chancelante. Il lui offre aussi le poste de gouverneur. Richard Whitbourne tente de la réorganiser en la déplaçant à Renews qui est, à son avis, un meilleur emplacement. Toutefois, des pirates attaquent un de ses bateaux. Ces derniers sont des marins qui ont déserté la flotte de sir Walter Raleigh au cours de sa deuxième expédition en Guyane. Seulement six colons passent l'hiver à Renews en 1619 et abandonnent la colonie l'année suivante.

Aquaforte, 1857
Aquaforte, 1857
En 1617, sir William Vaughan envoie quelques colons mal préparés à Aquaforte.
Dessin du révérend William Grey. Tiré de Sketches of Newfoundland and Labrador, William Grey, S. H. Cowell, Anastatic Press, Ipswitch, Angleterre, 1858.

Sir William Vaughan conserve la partie du territoire située au sud de Renews. Il vend à sir George Calvert des parcelles de terre à Ferryland et à Henry Cary, lord Falkland, des parcelles à Fermeuse. Rien ne permet d'affirmer qu'il a entrepris d'autres tentatives de colonisation. Certains prétendent qu'il aurait établi une colonie près de Trepassey, dont l'existence a été fort brève.

William Vaughan encourage la colonisation de Terre-Neuve dans un ouvrage intitulé The Golden Fleece [La toison d'or] (1626), un livre assez particulier et fantaisiste. Il allègue l'avoir rédigé à Terre-Neuve, mais il est peu probable qu'il ait mis les pieds sur l'île. Finalement, le poète gallois génère un plus grand nombre de livres que de colonies. Le gouverneur de sa colonie, Richard Whitbourne, également écrivain, publie en 1620 un livre intéressant et pratique intitulé Discourse and Discovery of Newfoundland [Terre-Neuve : conversation et découverte].

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