La guerre de la Succession d'Espagne

En 1712, la reine Anne Stuart succédait à son beau-frère Guillaume sur le trône d'Angleterre. Comme dans le cas de la guerre de la ligue d'Augsbourg, la guerre de la Succession d'Espagne a été provoquée par l'expansionnisme français sous Louis XIV. Encore une fois, la Grande-Bretagne allait former une coalition avec les Provinces-Unies (aujourd'hui les Pays-Bas) et l'empereur, qui régnait sur l'Autriche, la Hongrie et la Bohème. Les coalisés voulaient forcer les Français à quitter les Pays-Bas espagnols, ainsi que leurs conquêtes en Italie. En outre, ils voulaient prévenir l'union des couronnes de France et d'Espagne, Philippe, petit-fils de Louis XIV, étant prétendant légitime au trône espagnol.

Cette description peut donner à entendre que l'objet du conflit était de maintenir un équilibre des pouvoirs en Europe, en limitant la puissance française. Mais il s'agissait également d'une guerre commerciale. Anglais et Hollandais craignaient de perdre de précieux débouchés commerciaux si les Français prenaient le contrôle des possessions espagnoles en Amérique. Même si Terre-Neuve était loin du théâtre des opérations, les Français se sont servis de leur base de Plaisance pour lancer plusieurs raids contre les villages anglais de la presqu'île Avalon et du nord de l'île.

La guerre de la Succession d'Espagne aura constitué une victoire majeure pour les Anglais, mais pas nécessairement pour leurs alliés, qui ont eu le sentiment d'avoir été trompés par la Grande-Bretagne. Le traité d'Utrecht, conclu à la fin des hostilités en 1713, comportait une disposition importante à propos de Terre-Neuve : pour la première fois, la France reconnaissait la juridiction britannique sur l'île, abandonnant Plaisance et la forteresse qu'elle y avait construite. Elle conservait le droit de pêcher le long d'une partie de la côte terre-neuvienne, mais l'essentiel de son effort de pêche allait se déplacer dans la région du Cap-Breton.

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