Les défenses d'Avalon

Dans l'une de ses lettres à George Calvert, Edward Wynne a décrit brièvement ses efforts pour protéger Avalon contre les attaques. Il a fait mention d'un « mur de défense vers la rive » construit avec la terre que lui et 11 des premiers colons ont creusée dans la cave et la cuisine. Par ailleurs, il a rapporté qu'il avait clôturé quelque quatre acres dans une « palissade » construite à l'aide « de pieux et de rails et d'arbres de 7 pieds de haut à tête pointue, fixés à l'aide de clous et de piques ». Des parties de ces défenses ont été retrouvées le long de l'extrémité est de la colonie d'Avalon originale; étonnamment, elles sont plus élaborées que la description donnée par le capitaine Wynne dans ses lettres.

L'élément le plus apparent des ouvrages défensifs est un large fossé de quelque 6,1 mètres (20 pieds) de large et d'environ 1,2 mètre (4 pieds) de profond qui semble avoir bordé au moins toute l'extrémité est de la colonie.

Fossé défensif dans la colonie d'Avalon, 1998
Fossé défensif dans la colonie d'Avalon, 1998
Ce fossé, creusé vers 1622, faisait partie des défenses de la colonie d'Avalon.
©1998, site Web du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador

La terre prélevée lors du creusage a servi à construire un rempart de dimensions similaires à l'intérieur du fossé. À certains endroits, le bord extérieur du fossé et la façade intérieure du rempart étaient recouverts de pierres. Sur le bord du rempart le plus près du fossé, on a découvert des traces de poutres horizontales ayant peut-être servi de pièces d'appui aux pieux de la palissade; les autres longs pieux et les rails trouvés dans le fossé lui-même faisaient peut-être partie des fortifications.

Les fouilles archéologiques ont aussi permis de découvrir le site du point d'entrée du côté est d'Avalon menant jusqu'aux Downs, où l'on faisait de l'agriculture et de l'élevage. Ce point d'entrée mène directement vers l'est grâce à une rue pavée qui traverse la colonie.

La rue pavée et le fossé, 1998
La rue pavée et le fossé, 1998
La rue pavée passait à côté du fossé au point d'entrée est menant vers The Downs.
©1998, site Web du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador

Le fond du fossé saturé d'eau a permis la préservation de trois pièces d'appui carrées d'un pont en bois, et les mortaises des supports verticaux sont toujours bien visibles. Il est difficile de savoir s'il s'agissait d'un pont fixe ou mobile; de même, aucune trace de porte n'a encore été trouvée.

Le fossé où l'on a découvert les vestiges des pièces d'appui et des mortaises du pont.
Le fossé où l'on a découvert les vestiges des pièces d'appui et des mortaises du pont.
©1998, site Web du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador.

Au coin sud-est de la colonie originale, un grand bastion en terre était probablement surmonté de certains des trois canons réclamés par le capitaine Wynne. Les fouilles archéologiques n'ont pas atteint la strate des fortifications les plus anciennes sur ce site, mais elles ont révélé les traces d'une palissade construite par le capitaine William Holman lorsqu'il a remplacé les fortifications de Ferryland en 1694. Les efforts de Holman ont permis de repousser une attaque française l'année suivante, mais ils se sont avérés insuffisants pour affronter les 750 troupes réparties dans une douzaine de navires qui sont arrivées avec de Brouillan au mois d'octobre suivant.

Représentation moderne de l'attaque française de 1694 contre Ferryland
Représentation moderne de l'attaque française de 1694 contre Ferryland
Tableau de David Webber. Avec la permission de la Fondation de la colonie d'Avalon, Ferryland, T.-N.-L. ©1998.

À cette époque, la place a été saccagée et brûlée, et les résidents ont été transportés en Angleterre ou détenus à Plaisance, vraisemblablement dans l'espoir d'obtenir une rançon. L'hiver 1696-1697 a été la seule période au cours de laquelle Ferryland n'a pas été occupé par les Européens depuis 1621.

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