Aides ménagères

10. En poursuivant sur Rennie's Mill Road, on remarquera les opulentes résidences de la haute société où étaient employées de nombreuses travailleuses domestiques entre 1850 et 1950.

Aux 19e et 20e siècles, nombre de jeunes femmes des villages de pêche isolés sont venues à St. John's pour fournir des services d'aide ménagère à la classe supérieure, agissant comme bonnes à tout faire, cuisinières, femmes de chambre ou domestiques, notamment dans les résidences de la rue Rennies Mill.

Résidences de la rue Rennies Mill
Résidences de la rue Rennies Mill
Vue vers le nord de la rue Rennies Mill, St. John's, T.-N.-L.
©1998, site Web du Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador. Photographe: Duleepa Wijayawardhana.

Souvent, cet emploi signifiait de longues heures de dur labeur physique contre un salaire de misère et une liberté dosée par la dame de la maison. Dans un foyer, les aides ménagères étaient dans une position très vulnérable, à la merci du bon vouloir de leurs employeurs. Parfois, ces jeunes femmes venaient travailler dans la capitale durant l'hiver et rentraient dans leurs villages au printemps pour aider la famille pendant la saison de pêche.

Naomi (tante Emmie) Gregory a travaillé quelques années sur la rue Rennies Mill, où elle est entrée en service en 1916. De son expérience, elle se souvient avoir été « une esclave pour les personnes qui m'employaient… Je devais cirer les chaussures, polir l'argenterie et laver les planchers de la cave… frotter la table de la cuisine jusqu'à ce que son bois soit aussi propre qu'une dent de chien. » Naomi avait un soir de congé par semaine, de 20 h à 22 h. Si elle rentrait en retard, elle trouvait la porte verrouillée et « je restais dehors. »

Naomi (tante Emmie) Gregory
Naomi (tante Emmie) Gregory
Reproduit avec la permission de Shelly Smith, St. John's, T.-N.-L.

La plupart des jeunes femmes finissaient par se marier et se consacrer à la tenue de leurs propres ménages. Certaines ont trouvé des postes d'aides ménagères dans la région de la Nouvelle-Angleterre aux États Unis, comme l'a fait Naomi entre 1920 et 1933 avant de revenir travailler à St. John's.

(Merci à Shelly Smith et Marian Frances White, pour cet extrait de A Women's Almanac : voices from Newfoundland and Labrador, 1990)

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