Au début de la Première Guerre mondiale, Terre-Neuve comptait plusieurs confréries - des sociétés d'hommes réunis par un intérêt, une cause ou des antécédents communs et souvent voués à une quelconque forme de service communautaire. Plusieurs groupes faisaient également office de sociétés d'aide mutuelle. Les membres versaient des droits mensuels ou annuels qui leur donnaient accès à des régimes d'assurance, de retraite ou d'épargne. Ces sociétés ont joué un rôle important à une époque où les services sociaux assurés par l'état étaient rares.
Avec la permission de The Rooms, division des archives provinciales (A 36-152), St. John's (T.-N.-L.)
Certaines confréries étaient des divisions d'organismes de plus grande envergure, tels que les Chevaliers de Colomb, qui ont vu le jour aux États Unis en 1882. D'autres n'avaient aucun homologue ailleurs dans le dominion, comme la Society of United Fishermen, fondée à Heart's Content en 1862.
La plupart de ces sociétés étaient affiliées à une confession religieuse. Les Chevaliers de Colomb et la Newfoundland Fishermen's Star of the Sea Association entretenaient tous deux des liens avec l'Église catholique, tandis que la Loyal Orange Association, la Society of United Fishermen et les Sons of England étaient des organismes protestants. Certains groupes, comme les francs-maçons, n'étaient affiliés à aucune Église.
Avec la permission de The Rooms, division des archives provinciales (1.41.01.103), St. John's (T.-N.-L.)
Les confréries et les organismes auxiliaires féminins ont activement participé à l'effort de guerre de Terre Neuve. Ils organisaient des activités de recrutement et de financement pour le compte de la Newfoundland Patriotic Association (NPA) et la Women's Patriotic Association (WPA), et ils leur fournissaient des ressources.
Par exemple, la Star of the Sea Association a annoncé le 31 août 1914 qu'elle mettait gratuitement un étage de son immeuble du centre-ville de St. John's à la disposition de la NPA. Elle lui a également remis 100 $ en lui promettant d'autres versements à venir. D'autres confréries se montraient tout aussi généreuses.
Les organismes venaient aussi en aide à leurs membres enrôlés dans les Forces armées. Ils acquittaient leurs droits d'adhésion et leurs primes d'assurance, et ils se tenaient en rapport avec les troupes déployées à l'étranger et les personnes à leur charge.
Avec la permission de The Rooms, division des archives provinciales (A 36-155), St. John's (T.-N.-L.)
La lettre reproduite ci-dessous, rédigée par la Society of United Fishermen et adressée au réserviste naval Ruben Laite, est un exemple typique des missives que les confréries envoyaient à leurs membres déployés à l'étranger.
Les associations se chargeaient aussi de consoler les familles endeuillées. En 1917, la Loyal Orange Association a envoyé des lettres de condoléances (voir ci-dessous) à la famille du capitaine Rupert Bartlett, du Newfoundland Regiment, un jeune homme mort au combat en France le 30 novembre 1917 à l'âge de 26 ans. D'autres groupes écrivaient des lettres semblables à l'occasion du décès d'un des leurs.
Courtesy of the Bartlett Family
Courtesy of the Bartlett Family
Courtesy of the Bartlett Family
Finalement, les confréries érigeaient des monuments commémoratifs pour honorer la mémoire de leurs membres tombés au champ d'honneur. Les images qui suivent, celles de monuments érigés par les Chevaliers de Colomb à St. John's et par les Orangemen à Trinity, témoignent bien de leur engagement à l'égard de la commémoration.
Photo de Jason Churchill.