Cinq parcs de champs de bataille commémoratifs en Europe rendent hommage à la participation de Terre-Neuve et du Labrador à la Première Guerre mondiale. Chaque parc a été aménagé sur un terrain sur lequel le Royal Newfoundland Regiment a combattu. Quatre des parcs se trouvent en France, soit à Beaumont-Hamel, Monchy-le-Preux, Masnières et Gueudecourt. Le cinquième se trouve à Courtrai, en Belgique.
Avec la permission de The Rooms, division des archives provinciales (NA 31-06), St. John's (T.-N.-L.)
En juillet 1919, le gouvernement a nommé le Lieutenant-colonel Père Thomas Nangle, l'ancien aumônier catholique du régiment, pour représenter Terre-Neuve à l'Imperial War Graves Commission. Sa tâche consistait à décider du type de monuments commémoratifs du dominion qui seront érigés outre-mer et de veiller à leur édification.
Seize plans de monuments ont été soumis à M. Nangle. Il a recommandé au gouvernement d'accepter le plan du sculpteur britannique Capitaine Basil Gotto pour l'édification de cinq statues de bronze représentant un caribou dans des endroits où le régiment a joué un rôle marquant. M. Nangle décrit ainsi la conception de M. Gotto « très caractéristique, son idée étant de sculpter un caribou géant en bronze semblable au « monarque des Topsails », placé sur un monticule de pierres en granite de Terre-Neuve d'environ 3 à 5 mètres de haut. Sa proposition sera artistique et bien moins chère que celles des autres; les cinq statues seront coulées dans le même moule. » (Nangle, « Second » 11-12)[Traduction]. Les cinq parcs ont coûté environ 1 000 £ chacun.
Tiré du The Veteran 1.3 (1921): 34.
À la fin, six statues du caribou de M. Gotto ont été coulées - une statue pour chacun des cinq parcs de champs de bataille en Europe et une pour le parc Bowring à St. John's. Les caribous surplombent les champs de bataille où des Terre-Neuviens et des Labradoriens ont combattu et sont morts en Europe. Ils ont le regard tourné vers l'endroit où les hommes du régiment auraient affronté l'ennemi. L'architecte paysager R.H.K. Cochius a conçu tous les parcs, de même que celui de St.John's.
Le monument le mieux connu était et est toujours le Mémorial terre-neuvien de Beaumont Hamel qui se trouve dans le Parc commémoratif de Terre-Neuve à Beaumont Hamel, en France. Même si Terre-Neuve n'avait pas les moyens de dépenser des sommes faramineuses, M. Cochius était déterminé à ce que le site de Beaumont-Hamel se classe au même rang que les parcs commémoratifs des autres pays de l'Empire britannique.
The Veteran 4.1. (1924): 17.
« Les Canadiens, les Sud-Africains, les Australiens et les Néo-Zélandais accomplissent tous de grandes choses pour rendre hommage à leurs morts et à leurs exploits, et ils dépensent des millions de dollars pour y arriver, a écrit M. Cochius dans la revue The Veteran en 1924. Nous ne resterons pas sans rien faire et même si leurs millions seront seulement des milliers dans notre cas, Beaumont-Hamel ne sera pas relégué au second plan du parc de la Crête de-Vimy ni du parc du Bois Delville. » (Cochius 18) [Traduction]
Le feld-maréchal Earl Douglas Haig inaugure le Mémorial terre-neuvien de Beaumont Hamel le 7 juin 1925. Ce lieu est dédié à la mémoire des Terre-Neuviens et des Labradoriens qui ont servi pendant la Première Guerre mondiale et il rend plus particulièrement hommage à ceux qui sont morts et qui n'ont pas de sépulture connue. On trouve sur les 30 hectares le monument du caribou, le champ de bataille et trois cimetières.
Avec la permission de The Rooms, division des archives provinciales (NA 31-03), St. John's (T.-N.-L.)
Beaumont-Hamel est l'un des rares endroits où il est possible de voir les lignes de tranchées d'un champ de bataille de la Première Guerre mondiale conservé à son état d'origine. Les terrains avoisinants sont pour la plupart largement intouchés, conformément au plan de M. Cochius : « J'estimais aussi qu'il fallait conserver le lieu à son état pendant la guerre, avec ses tranchées, son « no man's land », ses abris, pour rappeler sans cesse aux générations futures ce lieu sacré. » (20) [Traduction]
En 1997, le Mémorial terre-neuvien de Beaumont-Hamel est devenu l'un des deux seuls lieux historiques nationaux du Canada situés à l'extérieur du pays. L'autre lieu est le Monument commémoratif du Canada à Vimy.
Il y a trois autres mémoriaux terre-neuviens en France. Le caribou en bronze qui se trouve à Gueudecourt marque l'endroit où le 12 octobre 1916 le Newfoundland Regiment a saisi la place d'armes allemande appelée la tranchée Hilt. Des plantes de Terre-Neuve poussent sur les monticules de terre autour de la statue derrière laquelle se trouve une ligne de tranchées conservée.
Avec la permission de The Rooms, division des archives provinciales (B 1-79), St. John's (T.-N.-L.)
À Monchy-le-Preux, le caribou se tient l'air provocant sur les ruines d'une fortification allemande en bordure est du village. Il a le regard vers la colline de l'Infanterie où, le 4 avril 1917, neuf Terre-Neuviens repoussèrent les contre-attaques massives des Allemands.
Avec la permission de The Rooms, division des archives provinciales (B 1-77), St. John's (T.-N.-L.)
Le Mémorial terre-neuvien à Masnières souligne le rôle du Newfoundland Regiment dans la bataille de Cambrai en novembre et décembre 1917 (rôle qui lui a mérité le titre « royal »). Le mémorial se trouve sur le chemin Albert-Cambrai juste en dehors de Masnières. On trouve au centre le caribou en bronze qui fait face au nord-est, où les forces ennemies ont commencé leur avance.
Avec la permission de The Rooms, division des archives provinciales (B 1-78), St. John's (T.-N.-L.)
Le cinquième mémorial terre-neuvien outre-mer se trouve à Courtrai, en Belgique. Il rend hommage aux actions du Royal Newfoundland Regiment dans la bataille de Courtrai en 1918 et l'offensive des Cent-Jours. Le caribou se trouve près de l'endroit où le régiment a franchi la rivière Lys le 20 octobre 1918. Ce fut la dernière avance de l'unité pendant la Première Guerre mondiale.
Avec la permission de The Rooms, division des archives provinciales (B 1-87), St. John's (T.-N.-L.)
Les cinq endroits demeurent des lieux de pèlerinage pour les gens de Terre-Neuve-et-Labrador qui souhaitent rendre hommage au régiment et se souvenir des hommes et des femmes qui ont servi pendant la Première Guerre mondiale et dans d'autres batailles.