Newfoundland and Labrador In The First World War

Women's Patriotic Association

Pendant la Première Guerre mondiale, des milliers de femmes de tous les coins de Terre-Neuve ont offert temps, expertise et énergie pour fournir une assistance aux forces alliées outre-mer et remonter le moral de la population terre-neuvienne. Ces femmes ont recueilli d'énormes sommes d'argent; elles ont fabriqué des vêtements, des fournitures médicales et d'autres biens destinés aux troupes outre-mer; elles ont rendu visite à des familles qui comptaient un fils, un frère, un père ou un mari sur la ligne de front; elles ont également travaillé comme bénévoles dans des hôpitaux de leur région. La Women's Patriotic Association (WPA) comptait plus de 15 000 bénévoles.

Fabrication de fournitures, v. 1915
Fabrication de fournitures, v. 1915

Avec la permission de la division Archives et collections spéciales (Coll. 190 4.05.008), Bibliothèque Queen Elizabeth II, Memorial University , St. John's (T.-N.-L.).

Lady Margaret Davison, épouse du gouverneur de Terre-Neuve, Sir Walter Davidson, a fondé la WPA le 31 août 1914 à St. John's, lors d'une rencontre publique à laquelle participaient plus de 700 femmes.

Lady Margaret Davidson, s.d.
Lady Margaret Davidson, s.d.
Lady Margaret Davidson a créé, à l'été 1914, la Women's Patriotic Association (WPA) afin d'offrir un bien-être social et physique aux troupes en service outre-mer, ainsi qu'à leurs personnes à charge au Canada.

Image reproduite du livre The Distaff 1916, p. 2.

L'étape suivante consistait à étendre l'association à l'ensemble de l'île. Davidson envoya des lettres aux magistrats et aux juges de paix de Terre-Neuve, leur demandant de bien vouloir rencontrer les femmes éminentes de chaque communauté afin de créer une filiale locale de la WPA. L'accueil a été très enthousiaste et plusieurs filiales ont rapidement vu le jour un peu partout dans l'île. Eleanor MacPherson, secrétaire de la WPA, a souligné la croissance rapide de l'association, un an seulement après sa création :

Eleanor MacPherson, secrétaire de la WPA
Eleanor MacPherson, secrétaire de la WPA

Image reproduite du The Newfoundland Quarterly 18.1 (1918) 7.

« On compte désormais 168 filiales bien fonctionnelles dont les principes sont grandement similaires à ceux que nous avons adoptés à St. John's. Il y a très peu de divisions. Les femmes ont laissé les distinctions sociales et religieuses de côté pour unir leurs efforts afin d'aider les hommes au front. Selon l'estimation il y aurait un peu plus de 15 000 femmes de Terre-Neuve qui mettent la main à la pâte! Vous ne trouvez pas ça inspirant? »

La WPA était unique par sa capacité à faire tomber les barrières de classe et de religion qui avaient divisé la société terre-neuvienne pendant des générations. Des femmes fortunées et des femmes très pauvres se sont jointes à l'association comme bénévoles. Elles provenaient de petits villages isolés ou de centres urbains, et presque toutes les confessions religieuses présentes dans l'île étaient représentées.

Le grand salon de Government House, v. 1915
Le grand salon de Government House, v. 1915
La légende au verso de la photo indique : « Le grand salon de Government House, St. John's, Terre-Neuve où se tiennent tous les jours de la semaine, en matinée et en après-midi, des réunions de couture ou d'autres activités relatives au front, auxquelles Lady Davidson elle-même était toujours présente. »

Avec la permission de la Division Archives et collections spéciales (Coll. 190 4.05.001), Bibliothèque Queen Elizabeth II, Memorial University , St. John's (T.-N.-L.).

On pouvait noter cependant une exception : les membres exécutifs de l'association étaient issus de l'élite sociale. En effet, les présidentes de section étaient généralement des femmes de médecin, de commerçant, de ministre ou d'autres dignitaires, ou elles étaient des enseignantes - bien instruites, respectées et relativement aisées.

Un des principaux objectifs de la WPA était de procurer aux soldats de Terre-Neuve et du Labrador un réconfort sous forme de biens provenant de la maison. Ainsi, les bénévoles ont tricoté des écharpes, des chapeaux, des mitaines, des chandails et de nombreux autres articles. Mais ce sont les chaussettes en laine grises fabriquées par les femmes de la WPA qui deviendront l'article le plus prisé.

« Les chaussettes de Terre-Neuve sont les meilleures au monde. Tous les soldats rêvent d'en avoir une paire. À combien de reprises, pendant que nous étions dans la péninsule et avant même de mettre les pieds en Égypte, nous sommes-nous fait demander par des soldats du régiment si nous avions une paire de chaussettes de Terre-Neuve à leur offrir ou à leur vendre ? Ils offraient même des cigarettes en échange », écrit le soldat Francis Lind, du Newfoundland Regiment, le 22 avril 1916, pendant qu'il était en poste en France. (115) [Traduction]

Paires de chaussettes tricotées, v. 1915
Paires de chaussettes tricotées, v. 1915
5 276 paires de chaussettes tricotées par des femmes du Newfoundland - 2nd Contingent. Chaque paire représente le fils d'une tricoteuse.

Avec la permission de la division Archives et collections spéciales (Coll. 190 4.05.006), bibliothèque Queen Elizabeth II, Memorial University, St. John's (T.-N.-L.).

Les bénévoles de la WPA étaient prolifiques dans leur travail. Entre 1914 et 1916, elles ont produit 62 685 paires de chaussettes, 8 984 chemises, 6 080 paires de mitaines spéciales (mitaine laissant libre le doigt qui appuie sur la détente), et 2 422 écharpes. La WPA a envoyé sa première expédition de 40 caisses et barils outre-mer le 27 mai 1915, et un plus grand nombre encore ont suivi.

L'association aidait également la Croix-Rouge et les services infirmiers. En effet, ses bénévoles fabriquaient des bandages, des pansements chirurgicaux, des cotons-tiges, des oreillers, des pyjamas et des robes de chambre destinés aux hôpitaux militaires. Elles envoyaient également de l'argent et de l'équipement outre-mer. Le Cot Fund de la WPA a permis d'offrir des lits à certains hôpitaux militaires du Royaume-Uni et de la France qui en avaient cruellement besoin et de contribuer à ouvrir une salle (appelée Terre-Neuve) à l'hôpital de la Brigade de l'Ambulance Saint-Jean à Étaples, France.

Pansements chirurgicaux, s.d.
Pansements chirurgicaux, s.d.
La légende de la photo indique : « Pansements chirurgicaux stérilisés et prêts pour le traitement de 1 000 cas. »

Avec la permission de la division Archives et collections spéciales (Coll. 190 4.05.005), bibliothèque Queen Elizabeth II, Memorial University, St. John's (T.-N.-L.).

Au Canada, la WPA a contribué à ouvrir le Jensen Camp - un hôpital de 17 lits à St. John's pour les militaires atteints de la tuberculose. Elle a également ouvert un hôpital naval et militaire pour convalescents au Waterford Hall, à l'ouest de la ville de St. John's.

La WPA a également participé à une multitude d'autres activités. Les membres du Comité de visites gardaient le contact avec les parents et les proches des volontaires de Terre-Neuve et du Labrador en service outre-mer et rendaient visite aux militaires pendant leur convalescence dans les hôpitaux locaux. Ils ont effectué 11 270 visites dans la région de St. John's seulement entre 1914 et 1919.

Les bénévoles de la WPA accueillaient et recevaient également les militaires de troupes alliées qui débarquaient dans l'île. En 1916, la WPA a ouvert le Soldiers and Sailors Club au centre-ville de St. John's, suivi du Caribou Hut en 1917. L'association organisait également des concerts de musique, des matchs de hockey et d'autres activités.

La WPA était également un grand collecteur de fonds. Elle publiait le journal The Distaff afin de recueillir des fonds pour la Croix-Rouge et de faire connaître le travail effectué par les femmes pendant la guerre. Les bénévoles de la WPA vendaient également des calendriers, des timbres de Noël, des fleurs et d'autres produits, et avaient installé des tirelires dans toute la ville de St. John's pour recueillir les dons des passants. À la fin de la guerre, l'association avait recueilli plus de 500 000 $ - ce qui équivaut aujourd'hui à 6,5 millions de dollars.

The Distaff 1916
The Distaff 1916

Avec la permission de Digital Archives Initiative

Les politiciens, les médias et le public ont salué le travail accompli par la WPA durant la guerre. En 1918, neuf membres de la WPA ont reçu le prestigieux Ordre de l'Empire britannique (Order of the British Empire) des mains du roi George V en reconnaissance de leurs contributions à l'effort de guerre.

Lorsque la guerre a pris fin, un grand nombre de femmes qui avaient occupé un rôle de direction au sein de la WPA ont adopté une nouvelle mission : obtenir le droit de vote pour les femmes. Leurs efforts soutenus ont été récompensés en 1925 lorsqu'un projet de loi sur le droit de vote a été adopté par l'assemblée législative de Terre-Neuve permettant finalement aux femmes de faire valoir leur droit de vote et présenter leur candidature aux élections.

English version

Révisé par Jenny Higgins, April 2015
Bibliographie - Première Guerre mondiale (en anglais seulement)