Étude de cas d'un artefact

Les tessons de céramique constituent au moins le tiers des quelque un million d'artefacts extraits du site archéologique de Ferryland. Au 17e siècle, les récipients en terre cuite faisaient partie de la vie quotidienne des habitants de Ferryland comme les récipients en plastique du type Tupperware font partie de la nôtre aujourd'hui. Étant donné que la plantation du 17e siècle a été détruite deux fois pendant son occupation, de nombreux artefacts ont souffert de nombreuses détériorations lors de l'effondrement des bâtiments. La photo ci-dessous, qui montre un dépotoir de céramique broyée en plusieurs fragments, témoigne clairement de cette réalité.

Dépotoir de céramique broyée en plusieurs fragments
Dépotoir de céramique broyée en plusieurs fragments
Plusieurs tessons ont toujours la même position qu'à l'origine dans leur milieu d'enfouissement.
Avec la permission du Département d'archéologie, Memorial University of Newfoundland, St. John's, T.-N.-L.

Le fait que de nombreux tessons aient toujours la même position qu'à l'origine dans leurs milieux d'enfouissement permet au conservateur de les assembler beaucoup plus facilement. Pour ce spécialiste, la difficulté consiste à trouver la meilleure façon de retirer les fragments du sol et de les assembler exactement comme ils étaient placés à l'origine.

La méthode utilisée par les conservateurs pour prélever les artefacts fragmentés est appelée consolidation (« blocklifting » en anglais). Pour consolider les artefacts sur le lieu d'enfouissement, on extrait l'objet ainsi qu'une petite partie de la terre qui l'entoure en préservant sa structure à l'aide d'un support (gaze/cire ou papier d'aluminium). La terre est parfois consolidée elle aussi à l'aide d'un matériau synthétique qui la rendra plus rigide. On s'assure ainsi que l'objet, ou les fragments d'un objet, conservent la même position qu'ils avaient au moment de leur enfouissement.

Assiette creuse ornée de dessins gravés (technique du sgraffite) avant le processus de consolidation
A Sgraffito Bowl Prior to Blocklifting
Cette partie de l'assiette creuse comprenait environ 300 fragments de céramique.
Avec la permission du Département d'archéologie, Memorial University of Newfoundland, St. John's, T.-N.-L.

La photo ci-dessus montre une partie d'une assiette creuse ornée de dessins gravés (technique du sgraffite) avant qu'on la consolide. La section de l'assiette creuse représentée ici est composée d'environ 300 fragments de céramique. Avant de la désassembler pour procéder au nettoyage mécanique, on établit un diagramme de la position des tessons. Cette technique de mappage aide le conservateur à assembler les fragments après le nettoyage.

La photo ci-dessous montre l'assiette creuse après le travail de conservation.

Assiette creuse ornée de dessins gravés (technique du sgraffite) après le travail de conservation
Assiette creuse ornée de dessins gravés (technique du sgraffite) après le travail de conservation
Avec la permission du Département d'archéologie, Memorial University of Newfoundland, St. John's, T.-N.-L.

Puisque le profil complet de l'assiette creuse est révélé (bord, corps et base), on peut reproduire la partie manquante en utilisant un type de plâtre semblable à celui que l'on peut voir sur la photo suivante. Une assiette creuse (technique du sgraffite) entièrement restaurée est présentée sur l'autre photo.

Poterie marbrée façonnée à la barbotine, du nord de l'Italie, montrant le remplissage au plâtre avant l'application de peinture rapportée
Poterie marbrée façonnée à la barbotine, du nord de l'Italie, montrant le remplissage au plâtre avant l'application de peinture rapportée
Avec la permission du Département d'archéologie, Memorial University of Newfoundland, St. John's, T.-N.-L.
Assiette creuse ornée de dessins gravés (technique du sgraffite) entièrement restaurée
Assiette creuse ornée de dessins gravés (technique du sgraffite) entièrement restaurée
Avec la permission du Département d'archéologie, Memorial University of Newfoundland, St. John's, T.-N.-L.

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